La fermeture des bureaux de change au suscite l’inquiétude

La Banque centrale du Burundi (BRB) a ordonné la fermeture définitive au 15 février, de tous les bureaux de change, sanctionnés pour ne pas avoir respecté une réglementation en vigueur depuis septembre qui leur imposait de limiter à 15% leur marge bénéficiaire sur chaque opération.

Cette mesure avait été prise pour permettre à l’État de contrôler les devises étrangères en circulation dans le pays qui manque cruellement de devises, depuis le début de la crise politique de 2015, ce qui entraîne des pénuries de nombreux biens importés, et contribue à la dépréciation du franc burundais.

Le gouvernement a multiplié les mesures pour s’assurer le contrôle des devises et «la fermeture des bureaux de change est la dernière en date», constate Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, une des principales organisations burundaises de lutte contre la corruption.

Depuis le 15 février, les derniers bureaux de change encore en activité ont baissé le rideau. Seules les banques commerciales sont désormais autorisées à effectuer des opérations de change, mais peu proposent ce service.

La Banque de crédit de Bujumbura (BCB) exige un billet d’avion, un visa et des justificatifs divers pour changer des devises, avec un plafond fixé à 1.000 dollars par personne.

Encore classé troisième pays le plus pauvre du monde en 2014, le Burundi est devenu le dernier de la classe en 2015 avec un PIB de 315,2 dollars par habitant, selon le FMI.

L’annonce en avril 2015 de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le Burundi dans un cycle de violences et de violations des droits humains qui ont fait 1.200 morts et plus de 400.000 déplacés, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête à ce sujet.

Le Burundi, sous le coup de sanctions de ses principaux bailleurs de fonds (UE, Belgique, Allemagne…), connaît à cause du manque de devises, des pénuries chroniques de carburants, de médicaments et de la plupart des biens importés.

La BRB ne dispose plus que de deux à trois semaines de réserves en devises étrangères pour les importations, contre trois mois avant le début de la crise.