Khartoum et les Etats-Unis comptent mettre fin au mandat de la MINUAD au Darfour

Le Conseil souverain du Soudan a annoncé, mardi 26 mai dans un communiqué, que Khartoum et les Etats-Unis ont convenu de « mettre fin au mandat » de la Mission des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD) en octobre prochain et « de ne pas le renouveler ».

Le président du Conseil, Abdel Fattah al-Burhan, s’est entretenu à ce sujet, au téléphone avec le secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines des Etats-Unis, Tibor Nagy, et l’envoyé spécial des Etats-Unis au Soudan, Donald Booth, d’après le communiqué.

Une nouvelle mission politique de l’ONU remplaçant la MINUAD devrait s’établir dans le pays, à la demande des autorités soudanaises, conformément au chapitre 6 de la Charte des Nations Unies relatif au règlement pacifique des différends.

A ce sujet, le communiqué du Conseil indique que Khartoum et Washington se sont mis également d’accord sur la nécessité que les futures tâches de cette mission soient conformes à la vision pour l’avenir du Soudan, telle que décrite dans une correspondance adressée par les autorités soudanaises aux Nations Unies le 27 février dernier.

La question du retrait du Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme a été aussi soulevée par le président du Conseil. Le Soudan estime être lésé par cette mesure qui a des impacts négatifs sur son économie et sa croissance, et ne cesse de solliciter sa levée auprès de Washington.

Soulignons que le retrait des Casques bleus du Darfour, évoqué depuis des mois déjà, fait craindre le retour des violences dans cette région du pays. Certaines ONG qualifient le départ de la MINUAD de prématuré dans la mesure où le contrôle du Darfour échappe encore au pouvoir de Khartoum.

En avril dernier, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix de l’ONU avait indiqué au Conseil de sécurité que, tenant compte de l’évolution de la situation au Darfour depuis le mois octobre 2019, le calendrier de sortie de la MINUAD d’ici au 30 octobre 2020 était « complètement irréalisable », citant entre autres, l’impact de la pandémie de Covid-19.