Nigeria : Cinq humanitaires assassinés par des djihadistes

L’ONG française Action contre la Faim (ACF) a annoncé, mercredi, que les cinq humanitaires nigérians qui avaient enlevés en juin dans le nord-est du Nigeria ont été tués par les djihadistes.

« C’est avec une profonde tristesse que nous confirmons l’assassinat d’Ishaku Yakubu, salarié d’Action contre la Faim sur la base de Monguno, et de quatre autres travailleurs humanitaires qui avaient été pris en otage par un groupe armé non étatique dans le nord-est du Nigeria, dans l’Etat de Borno, le 8 juin 2020 », déclare l’ONG dans un communiqué.

Outre l’employé d’ACF, un membre du personnel de International Rescue Committee (IRC) figurait aussi parmi les victimes. IRC a confirmé la mort de son agent et a réclamé « la remise immédiate de son corps à sa famille ».

Une vidéo récemment mise en ligne par des militants du groupe Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) montrait l’assassinat de ces cinq hommes.

Les employés d’ONG locales et internationales au Nigeria sont régulièrement la cible d’Iswap, un groupe qui avait fait scission de Boko Haram en 2016.

« Cet assassinat injustifiable reflète l’immense difficulté à laquelle sont confrontés les acteurs humanitaires indépendants et impartiaux, et la violence à laquelle nous sommes exposés chaque jour pour remplir notre mission », a déploré ACF, soulignant qu’« une fois de plus se pose la question de l’équilibre entre la préoccupation pour la sécurité des équipes et le maintien d’une aide vitale pour des milliers de personnes ».

Selon l’ONU, près de 7 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire dans Le nord-est du Nigeria, une région en proie à une sanglante insurrection de djihadistes.

Le chef d’Etat nigérian, Muhammadu Buhari, a, dans un communiqué, exprimé sa compassion « pour les familles des cinq travailleurs humanitaires », et a réitéré sa détermination à éliminer « totalement » les djihadistes.

Il a promis que les agences de sécurité au sein de l’Etat « vont coopérer étroitement » avec les ONG concernées « pour mettre en œuvre des mesures afin de faire en sorte que de tels enlèvements de leurs personnels ne puissent pas se produire de nouveau ».