L’ONU déplore la violation des sanctions de la part de certaines personnalités maliennes

Des experts indépendants chargés d’appliquer les sanctions individuelles imposées par l’ONU à des Maliens, ont fait état de nombreux cas de violation de ces sanctions au Mali.

« Le groupe d’experts a reçu des informations selon lesquelles des personnes inscrites sur la liste relative aux sanctions imposées par la résolution 2374 auraient continué de se déplacer pendant la période considérée, en violation de l’interdiction de voyager », indique un rapport du groupe d’experts publié ce jeudi 25 février.

Plusieurs noms sont cités, dont celui de Mohamed Ould Mataly qui s’était permis d’effectuer un voyage en octobre en Mauritanie, en dépit des restrictions de déplacement qui lui sont imposées par l’ONU. Les experts affirment s’être adressés aux autorités mauritaniennes pour leur rappeler la démarche à suivre dans ce contexte.

La résolution 2374 de l’ONU prévoit que tous les Etats Membres doivent «prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’entrée ou le passage en transit sur leur territoire des personnes » sous sanctions. Les pays sont tenus de demander une dérogation avant d’accepter de telles personnes sur leur sol, expliquent les experts.

Un des autres cas évoqués par les experts est celui de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, secrétaire général de la Coalition du peuple de l’Azawad, mouvement politique et militaire touareg. Cette personnalité a été nommée membre du Conseil national de transition au Mali début décembre, alors qu’elle figure sur la liste des personnes frappées par des sanctions de l’ONU depuis décembre 2018.

Les personnes sanctionnées sont accusées d’entrave à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé en 2015, dont la mise en route est toujours paralysée par de nombreux obstacles.

Une réunion du Comité de suivi de cet Accord a eu lieu le 11 février dernier à Kidal, au nord du Mali, pour tenter de relancer le processus de paix, en présence de six ministres du gouvernement, de tous les mouvements signataires, de la médiation internationale, d’ambassadeurs et de représentants des membres permanents au Conseil de sécurité.

La rencontre a permis d’élaborer une feuille de route pour l’instauration de la sécurité et de la stabilité au Mali.