Le président de la BAD plaide pour l’accès de l’Afrique aux vaccins anti-covid-19

Le patron de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina a déploré le manque de vaccins contre la Covid-19 en Afrique, et lancé un appel en faveur de la justice vaccinale pour ce continent, selon un communiqué publié mardi 16 mars sur le site de l’institution financière.

Adesina s’était ainsi exprimé, le 12 mars à Abidjan (Côte d’Ivoire), à l’occasion de la présentation des Perspectives économiques en Afrique pour l’année 2021, rapport phare de la BAD.

«Il nous faut une solidarité mondiale et une justice vaccinale pour l’Afrique», a-t-il déclaré, dénonçant les profondes disparités entre les pays riches, qui se seraient accaparés de l’essentiel des doses disponibles, et les pays africains où la majorités de leurs citoyens ne peuvent toujours pas se faire vacciner.

Tout en saluant l’initiative COVAX qui a commencé à approvisionner les Etats africains en vaccins, Adésina juge que les quantités de doses reçues ne représentent actuellement que 1 % des besoins, encore bien loin de la cible des 60 % à atteindre pour une immunité collective. Il a estimé qu’avec le rythme actuel, il sera difficile de parvenir à un tel résultat avant un ou deux ans.

«Nous devons donc améliorer l’accès de l’Afrique aux vaccins», a-t-il insisté. L’acquisition rapide de vaccins est pour l’Afrique «une question de vie ou de mort», a-t-il souligné prévenant que «tant que les Africains ne seront pas vaccinés, le monde reviendra à la case départ».

L’écho de l’appel du président de la BAD intervient au moment où un des vaccins distribués par COVAX, le vaccin AstraZeneca, est la cible d’une grande controverse au sujet de supposés effets secondaires liés à la formation de caillots sanguins (thrombose).

Certains pays en Europe ont suspendu son utilisation. En Afrique, la République démocratique du Congo (RDC), qui a été livrée par COVAX, a dû retarder le lancement de sa campagne de vaccination, le temps d’avoir des orientations des experts. Le Groupe consultatif d’experts sur la vaccination de l’OMS s’est réuni ce mardi 16 mars  pour étudier la sûreté du vaccin.

Dans la même journée, l’Agence européenne des médicaments (EMA) s’est dite «fermement convaincue que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention de la Covid-19, avec son risque associé d’hospitalisation et de décès, l’emportent sur le risque de ces effets secondaires».