Mali : Le M5 s’insurge contre le silence de Bamako sur les bavures des forces françaises

Le Mouvement malien du 5 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) s’attendait vraisemblablement à une réaction décisive du pouvoir, suite à la publication d’une enquête de l’ONU publiée, le mois dernier, qui indique qu’une frappe aérienne de la force française Barkhane a bien tué, début janvier, 19 personnes qui prenaient part à un mariage dans le village de Bounty.

Dans un communiqué issu d’un point de presse organisé vendredi 9 avril sur «la détérioration de la situation globale» au Mali, le M5-RFP a accusé, entre autres, les autorités de la transition de faire «preuve d’un amateurisme politico-diplomatique criard».

«Les autorités de la transition font preuve d’un amateurisme politico-diplomatique criard, ainsi qu’en témoigne leur silence assourdissant sur les cas de bavures meurtrières avérées ayant coûté la vie à au moins trente-trois civils à Bounty, tel que ressorti dans les premiers témoignages puis dans un rapport officiel des Nations-Unies», a dénoncé le Mouvement.

Le M5-RFP a plaidé pour une «rectification du processus de transition afin de créer les conditions d’une refondation totale du Mali dans le cadre des Assises nationales de la Refondation», avant de dresser un tableau noir sur la situation sécuritaire, politique et sociale du pays.

Il se dit déterminer de poursuivre «son juste et noble combat» en faveur  des populations victimes d’injustice, et annonce qu’une trêve sera observée pour la période de Ramadan, comme lors de la Pâques, en suspendant certaines de ses activités déjà annoncées.

Le Mouvement précise que les manifestations de masse reprendront avec plus de vigueur après la période de Ramadan avec un Mouvement mieux implanté sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora.

Entre temps, il demande aux communautés chrétienne et musulmane de «prier pour le retour de la cohésion nationale, de la paix et de la réconciliation au sein de notre Nation meurtrie».

Soulignons que la France a rejeté le rapport de l’ONU, soutenant que les victimes de la frappe aérienne dont il est question étaient toutes des jihadistes.