Le Mali essuie des sanctions «très dures» de la part de la CEDEAO

Les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont adopté, dimanche 9 janvier à l’occasion d’un sommet extraordinaire sur le Mali, des sanctions «très dures» à l’encontre de la junte militaire au pouvoir à Bamako.

La junte aux commandes du Mali paye le prix du non-respect de l’échéance de février 2022 prévue initialement pour tenir des élections (présidentielles et législatives) et remettre le pouvoir aux civils. En dernier lieu, Bamako a préconisé une transition de cinq ans avant de la réduire à quatre ans.

La CEDEAO qui exige depuis le départ le respect du chronogramme initial, a qualifié le nouveau calendrier d’« inacceptable » et a regretté « le manque de volonté politique des autorités de transition, qui a conduit à l’absence de progrès tangible dans la préparation des élections».

L’organisation sous-régionale a pris des nouvelles mesures contre le Mali pour signifier son opposition ferme, tel que cela ressort de son communiqué diffusé après le sommet extraordinaire tenu à Accra, au Ghana.

Ces mesures consistent en la fermeture des frontières des pays membres de la CEDEAO avec le Mali, le gel des actifs maliens au sein de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, la suspension des transactions avec ce pays, sauf pour les produits de première nécessité et pharmaceutiques, la coupure des aides financières, ainsi que le rappel des ambassadeurs des pays membres accrédités au Mali.

L’organisation sous-régionale a prévenu que les « sanctions seront appliquées immédiatement. Elles seront progressivement levées uniquement après l’obtention d’un chronogramme satisfaisant ».

Les dirigeants ouest-africains, qui avaient déjà imposé un gel des avoirs financiers et une interdiction de voyager à 150 personnalités accusées de faire obstruction aux élections, disent vouloir défendre les principes fondamentaux de gouvernance en vigueur au sein de la Communauté ouest-africaine.

Pour la junte militaire, le nouveau calendrier a été établi sur la base des recommandations sorties des Assises nationales, ayant proposé un prolongement de la transition «de six mois à cinq ans».