Tunisie: Un tribunal ordonne la libération d’un député opposé au président Saied

Un tribunal militaire tunisien a ordonné lundi, la libération conditionnelle du député Seifeddine Makhlouf, incarcéré depuis septembre dernier pour ses critiques virulentes à l’endroit du président Kais Saied et sa manière de gérer le pays, a indiqué son avocat.

Makhlouf a bénéficié d’une «remise en liberté sous contrôle judiciaire» et devrait quitter la prison «dans les prochaines heures», a précisé son avocat, Me Samir ben Omar.

Le député a perdu son immunité parlementaire à la suite du coup de force du président Kais Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet, en limogeant son Premier ministre, suspendant le Parlement et en prenant aussi le contrôle du pouvoir judiciaire.

Makhlouf a été arrêté le 22 septembre à la suite d’un mandat de dépôt émis par un tribunal militaire pour «atteinte à la dignité de l’armée», après une dispute avec des juges d’un tribunal militaire, et était poursuivi aussi pour insulte présumée envers des agents de la police aux frontières qui avaient interdit à une femme de voyager en mars.

Chef d’Al-Karama, un parti islamo-nationaliste ultraconservateur allié au mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, Seifeddine Makhlouf avait déjà été brièvement interpellé le 17 septembre alors qu’il se rendait au tribunal militaire de Tunis pour se présenter devant un juge d’instruction.

Par ailleurs, plus d’une vingtaine d’ONG tunisiennes ont dénoncé samedi dernier, une «répression» policière et des agressions «barbares» contre des journalistes et des manifestants lors des protestations organisées vendredi dernier contre le président Kais Saied.