Côte d’Ivoire : Charles Blé Goudé a désormais son passeport

L’ancien ministre ivoirien de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, acquitté de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) en mars 2021, a enfin obtenu son «passeport ordinaire» lundi à La Haye, après plus d’une année d’attente, selon un communiqué de son avocat, Me N’dry Claver.

Le document lui a été remis par l’ambassadeur de Côte d’Ivoire aux Pays-Bas, Hamza Sallah, dans les locaux de l’ambassade, en présence entre autres, du Consul général de Côte d’Ivoire à Paris, Issiaka Konaté.

Blé Goudé va ainsi rejoindre son ancien mentor, l’ex-président Laurent Gbagbo avec qui il a été incarcéré puis acquitté, dans le cadre de la crise postélectorale de 2010-2011 qui avait fait quelque 3.000 morts. Gbagbo avait récupéré son passeport ivoirien en juin 2021.

Le communiqué indique que Blé Goudé a exprimé, au président ivoirien Alassane Ouattara, «toute sa gratitude et de sa reconnaissance pour son implication personnelle dans le processus de son retour en Côte d’Ivoire dont une étape importante vient d’être franchie».

De même, l’ancien leader du mouvement nationaliste des Jeunes patriotes «a réitéré son intention de regagner la Côte d’Ivoire afin d’apporter sa pierre» à «la consolidation de la réconciliation nationale».

Reste maintenant à préciser certains aspects relatif au retour proprement dit de Blé Goudé en Côte d’Ivoire. «Après ce qu’il a vécu, il n’est plus dans la précipitation mais dans la patience. Le plus important est que ce retour soit bien organisé, en étroite collaboration avec les autorités ivoiriennes. Ce retour doit favoriser la paix et la réconciliation, il doit rassembler et rassurer», a tenu à préciser son avocat.

A son retour, un autre dossier attend Blé Goudé, celui de sa condamnation, prononcée par la justice ivoirienne en son absence fin 2019 à Abidjan, à 20 ans de prison, 10 ans de privation de ses droits civiques et 200 millions de francs CFA (300.000 €) de dommages et intérêts à verser aux victimes, pour «actes de torture, homicides volontaires et viol» durant la crise postélectorale.