Tensions RDC-Rwanda : Kigali accuse l’ONU d’être en faveur de Kinshasa

Le gouvernement rwandais a réagi lundi à certains propos tenus deux jours plus tôt par le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, s’exprimant sur la situation en République démocratique du Congo (RDC) où la rébellion M23 s’affronte avec l’armée à l’Est du pays.

Ce responsable onusien a semblé appuyer la position de la RDC qui accuse le Rwanda de vouloir déstabiliser sa partie septentrionale par l’entremise de M23. «Nous réaffirmons notre attachement ferme à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo, et nous condamnons l’utilisation de groupes armés agissant par procuration», a-t-il déclaré.

Bien avant, il a appelé «tous les groupes armés à cesser immédiatement toute forme de violence», puis exhorté «les groupes armés congolais à participer sans condition au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), et les groupes armés étrangers à désarmer immédiatement et à retourner dans leurs pays d’origine».

La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a interpellé Stéphane Dujarric en déclarant que «la souveraineté de tous les pays est égale, que ce soit le Rwanda ou la RDC». Elle a attiré l’attention sur le fait «lorsque la RDC bombarde le territoire rwandais sans provocation, c’est une affaire grave qui a des conséquences et cela doit cesser».

Makolo s’en est pris aussi à la mission de l’ONU en RDC (Monusco) qu’elle a accusée de prendre parti dans le conflit. «La force de l’ONU ne peut pas faire partie de cette agression ou rester les bras croisés comme cela a été le cas, sinon elle devient complice. (…) En prenant parti dans ce conflit, la Monusco a contribué de manière significative à l’intransigeance du gouvernement de la RDC dans les bombardements transfrontaliers du territoire rwandais», a-t-elle affirmé.

Le Rwanda a toujours démenti les accusations de la RDC. Par contre, il accuse son voisin de soutenir un autre groupe armé, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) constituées des rebelles hutu rwandais.