La RDC expulse le porte-parole de la Monusco, Mathias Gillmann

Les autorités de la République Démocratique du Congo (RDC) ont demandé officiellement, ce mercredi, à la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que son porte-parole dans le pays, Mathias Gillman, quitte le territoire congolais le plus tôt possible.

«Le gouvernement appréciera (…) beaucoup que des dispositions soient prises pour que M. Gillman quitte le territoire, dans le plus bref délai», affirme une note du chef de la diplomatie congolaise à l’attention de la cheffe de la Monusco.

Selon cette note, datée du 28 juillet et rendue publique mercredi, «le gouvernement considère que la présence de ce fonctionnaire sur le territoire national n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité si indispensable entre les institutions congolaise et la Monusco».

Kinshasa continue de poser des gestes forts dans un contexte des protestations des populations de l’Est du pays contre la présence de la mission onusienne en RDC.

Depuis le début de la semaine passée, Les Congolais de la région manifestent pour exiger le départ de la Monusco jugée incapable de mettre un terme aux exactions des groupes armés qui sévissent dans la partie orientale du pays.

Le gouvernement impute ces tensions aux déclarations «indélicates et inopportunes» de Mathias Gillmann, faites à l’occasion d’une interview accordée à RFI le 13 juillet à Kinshasa.

Dans sa sortie médiatique, le porte-parole aurait affirmé, selon Kinshasa,  que la Monusco ne dispose pas de moyens militaires pour faire face au M23, la rébellion qui affronte l’armée nationale congolaise à l’Est de la RDC et qui a déjà soumis une ville à son contrôle.

Les manifestations ont occasionné à ce jour 36 morts, dont 3 Casques bleus, et près de 170 blessés. Deux manifestants ont été tués à bout portant par des forces onusiennes, dimanche 31 juillet.

Le président Félix Tshisekedi a demandé, lundi, au gouvernement  d’organiser une réunion avec la Monusco en vue de réévaluer le plan de son retrait de la RDC, devant initialement s’achever en 2024.