Mali : L’ex-rébellion touareg réclame une «réunion d’urgence» pour réexaminer l’accord de paix d’Alger

L’ex-rébellion touareg malienne sollicite de l’Algérie et des autres médiateurs internationaux une «réunion d’urgence» dans un «lieu neutre», pour réexaminer l’accord pour la paix dans le Nord du Mali.

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) se dit «reconnaissante des efforts déployés par la médiation internationale conduite par l’Algérie et ayant abouti à la signature» de l’Accord de paix «depuis bientôt huit ans».

Dans une correspondance adressée samedi dernier, au ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, le président la CMA, Alghabass Ag Intalla sollicite «une réunion d’urgence avec l’ensemble de la médiation internationale dans un lieu neutre», précisant que sa demande «se justifie par le besoin d’un examen décisif de (la) viabilité» de l’accord signé en 2015.

La Coordination des Mouvements de l’Azawad est une alliance de groupes à dominante touareg avec aussi une composante arabe qui a combattu l’Etat malien avant de signer avec lui l’accord de paix dit d’Alger en 2015.

L’accord que les rebelles ont signé en 2015 avec les groupes armés pro-gouvernementaux et l’Etat malien prévoit plus d’autonomie locale et l’intégration des combattants dans une armée dite «reconstituée», sous l’autorité de l’Etat malien. Son application reste fragmentaire depuis 7 ans et n’a jamais mis fin aux violences des groupes armés dans le pays.

Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le Nord malien. Ces violences, qui ont ensuite gagné le centre du pays, ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés au Mali.

Certains observateurs et spécialistes des questions sécuritaires estiment que ledit accord de paix d’Alger de 2015 est resté lettre morte et constitue même un fiasco puisqu’il n’a pas empêché la situation d’insécurité au Mali de s’aggraver davantage.