Human Rights Watch accuse l’Egypte d’avoir tenté de dissimuler la crise des droits humains en 2022

L’Egypte a poursuivi ses violations des droits humains durant l’année écoulée, malgré l’initiative du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi de désigner l’année 2022 «Année de la société civile», relève le Rapport mondial 2023 de Human Rights Watch (HRW) publié ce jeudi 12 janvier.

«En 2022, mis à part des changements cosmétiques, le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi n’a montré aucune réelle volonté politique de mettre fin aux violations systématiques des droits contre de larges segments de la société», a dénoncé le directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW, Adam Coogle.

L’ONG soutient que le gouvernement égyptien n’a ni assoupli la campagne de répression menée contre ses détracteurs, ni abrogé les lois restreignant les libertés fondamentales, et ce, en dépit du fait que le pays a organisé un dialogue national et accueilli en novembre la conférence de l’ONU sur le climat (COP27) pour vouloir blanchir son image.

Passant en revue les violations enregistrées en 2022, HRW rappelle, entres autres, qu’en mars, les autorités ont violé l’interdiction légale internationale du refoulement en expulsant 31 Érythréens, dont 8 enfants, après les avoir détenus dans de mauvaises conditions et leur avoir refusé l’accès au Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) pour déposer des demandes d’asile.

Entre avril et novembre, les autorités ont affirmé avoir libéré 1 000 activistes et journalistes injustement détenus, mais des organisations de défense des droits humains ont documenté l’arrestation de nombreux autres, dont les réarrestations de certaines des personnes libérées. Les prisons grouillent encore de milliers de personnes détenues en raison de leur appartenance politique, et le gouvernement garde leur nombre secret, poursuit l’ONG.

«Les autorités égyptiennes devraient comprendre qu’aucune campagne de relations publiques ne suffira à éclipser la crise des droits humains dans le pays, seules la fin de la répression et de véritables réformes y parviendront», interpelle Adam Coogle.