L’ONU «regrette» l’expulsion de son chef de la division des droits humains du Mali

Le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk a «profondément regretté» lundi, l’expulsion du chef de la division des droits de l’Homme de la mission de l’ONU (Minusma) au Mali.

«Je regrette profondément la décision des autorités maliennes de déclarer mon représentant, Guillaume Ngefa Andali, persona non grata et de lui ordonner de quitter le pays dans les 48 heures. J’ai été très troublé par les intimidations et le harcèlement dont il a fait l’objet dans les médias sociaux ces derniers mois», a déclaré Volker Türk dans un communiqué.

«Le personnel des Nations Unies ne doit jamais être menacé ou sanctionné pour avoir fait son travail, qui est basé sur la Charte des Nations Unies», a-t-il souligné.

Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, ressortissant de la République démocratique du Congo, a été déclaré «persona non grata» et «devra quitter le territoire national dans un délai de 48 heures», avait annoncé dimanche, la junte au pouvoir, qui l’accuse d’«agissements déstabilisateurs et subversifs».

La décision des autorités maliennes intervient après un discours violemment critiqué par la junte prononcée par une défenseure des droits humains malienne, qui a dénoncé il y a dix jours à l’ONU, la situation sécuritaire dans le pays et l’implication, selon elle, des nouveaux alliés russes de l’Armée nationale dans de graves violations.

Les tensions avec la division des droits de l’Homme de la Minusma – créée en 2013 pour aider à stabiliser le Mali, se sont brutalement accrues après  l’arrivée des militaires au pouvoir il y a deux ans à Bamako.

La junte fait ouvertement barrage aux investigations de la Minusma sur les droits humains et les abus dont les forces maliennes sont régulièrement accusées.