Des intellectuels alertent sur une menace réelle qui pèse sur la stabilité et la paix sociale au Sénégal 

Plus d’une centaine d’intellectuels du Sénégal et d’autres pays ont signé une tribune adressée au président sénégalais, Macky Sall, pour attirer son attention sur la situation de violation des droits de l’homme qui sévit dans son pays et qui pourrait menacer la stabilité et la paix sociale au Sénégal.

Ces personnalités affirment assister au Sénégal «à une continuelle escalade répressive qui préfigure de lendemains incertains» ; d’où «la responsabilité des intellectuels et de tous les citoyennes et citoyens de bonne volonté, vigies naturelles des libertés en péril, de prendre la défense des valeurs fondamentales dans un Etat de droit».

Ces valeurs sont, d’après elles, la liberté d’expression et de circulation, la liberté de manifester pacifiquement et de se rassembler, la liberté de proclamer son adhésion ou son opposition à des actes de gouvernance politique et sociale.

Les signataires pointent aussi du doigt l’«instrumentalisation de la justice» de la part du chef de l’Etat. «Nous constatons une violation flagrante, répétée et disproportionnée des droits des citoyens mais aussi la perpétuation d’un effort constant d’instrumentalisation politique du système judiciaire par l’administration du président Macky Sall».

Il est arrivé, expliquent-ils, «à tous les présidents de la République du Sénégal d’utiliser indûment la Justice à des fins politiques mais aucun d’eux ne l’a fait avec autant de véhémence et de brutalité que l’actuel chef de l’État».

Déclarant s’exprimer par-delà leurs divergences et différences idéologiques, politiques ou culturelles, ces intellectuels condamnent «fermement, les restrictions apportées à la liberté de mouvement des citoyens et à la continuelle instrumentalisation de la Justice au Sénégal».

Ils estiment qu’«il est temps de revenir à la raison» et invitent ainsi «le chef de l’Etat sénégalais à prendre des mesures immédiates pour ramener le calme, assurer la paix sociale et s’éloigner de toutes les remises en cause de l’indépendance du pouvoir judiciaire».