Guerre de Gaza: Les témoignages qui embarrassent Tsahal

Les soldats israéliens ont affirmé dans des témoignages accablants,  que l’offensive terrestre et les raids aériens lancés par l’armée israélienne « Tsahal », contre la Bande de Gaza en 2014, ont fait un nombre sans précédent de victimes parmi la population civile.

Les témoignages recueillis auprès de plus de 60 officiers et soldats ayant participé à la guerre de juillet-août 2014, ont été compilés dans un document inédit publié ce lundi 4 mai, par l’organisation israélienne « Briser le silence », très mal vue par les officiers du Tsahal.

L’ONG Breaking The Silence qui dénonce une « dérive morale » dans les pratiques de l’armée israélienne, commente sur la base de ces témoignages que «le principe directeur de l’armée qui prône le risque minimum pour nos troupes, y compris aux dépens de civils innocents, ainsi que les efforts déployés pour dissuader et intimider les Palestiniens ont causé de nombreuses victimes dans la population et des dégâts sans précédent aux infrastructures civiles».

Dans le document de l’organisation «Briser le silence» compilant les dits témoignages livrés sous couvert de l’anonymat, un des soldats israéliens raconte que «les règles d’engagement dispensées aux soldats sur le terrain consistaient à ouvrir le feu, ouvrir le feu partout ».

« Le postulat de départ, ajoute-t-il, était qu’à partir du moment où nous entrions (dans la bande de Gaza pour la phase terrestre de l’opération), quiconque osait montrer sa tête était un terroriste» et constituait donc un cible pour les tirs des soldats de Tsahal.

Un autre soldat témoigne que : « Le commandant a dit : on ne prend pas de risques. On n’économise pas les munitions. On vide les chargeurs autant que possible. La tendance, c’était de minimiser les pertes de notre côté et de détruire tout sur notre passage« .

Durant la guerre livrée par Israël et à l’opération « Bordure protectrice » contre Gaza en 2014, près de 2.200 Palestiniens, dont 1.500 civils ont été tués selon l’ONU, alors que l’Etat hébreu déplorait 73 morts, dont 67 soldats.

Au vu de ce massacre de civils innocents, l’ONG Breaking The Silence s’interroge combien même, si «la doctrine militaire employée à Gaza respecte-t-elle le code d’éthique que l’armée israélienne s’est imposée ? ».