Suspension du Conseil national pour la liberté (CNL), principal parti de l’opposition au Burundi

Le Conseil national pour la liberté (CNL), principal parti de l’opposition au Burundi, a été frappé par une suspension décidée par le ministère de l’Intérieur en raison d' »irrégularités », indique un courrier de ce département rendu public ce mardi 6 juin.

Selon la direction du parti, il s’agit d’ »une violation grave de la Constitution et une tentative de déstabiliser et d’affaiblir le CNL ». Cette décision fait suite à deux congrès du parti qui avaient été marqués par l’éviction de huit cadres du bureau politique opposés au président du CNL, Agathon Rwasa.

Ces cadres mécontents avaient porté plainte auprès du ministre de l’Intérieur, du Développement communal et de la Sécurité publique, Martin Niteretse, qui avait rejeté fin mai dernier, les décisions prises durant ces Congrès.

Dans un courrier adressé à Agathon Rwasa daté du 2 juin et rendu public ce mardi, le ministre évoque des « irrégularités » par rapport aux statuts du CNL, soutenant que « toutes les activités organisées par les organes irrégulièrement mis en place sont suspendues à travers le pays » et que « seules les réunions organisées dans le but de dénouer les tensions au sein du parti sont autorisées ».

Principale opposition au CNDD-FDD, le parti au pouvoir depuis 2005, le CNL a été créé en 2011 par Agathon Rwasa. Candidat à la présidentielle de 2020, A. Rwasa avait qualifié de « mascarade électorale » la victoire d’Evariste Ndayishimiye ayant  succédé à l’ancien chef d’Etat évincé, Pierre Nkurunziza.