Le Burundi se retire d’une réunion du Comité des droits de l’homme des Nations Unies à Genève

La délégation burundaise qui devait prendre part, lundi 3 juillet, à l’examen périodique du Burundi, devant le Comité des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, a décidé de se retirer peu après le début de la séance, en raison de la présence de certains activistes burundais des droits de l’homme ; une attitude qui a suscité le mécontentement de certaines organisations internationales.

«Les autorités burundaises ont une fois de plus affiché leur mépris pour les droits humains», a déploré l’ONG Human Rights Watch (HRW), rappelant que depuis le début de la crise au Burundi, ce pays refuse, «avec toujours plus de détermination, de coopérer de façon constructive avec les mécanismes des droits humains de l’ONU».

L’ONG rappelle qu’en 2016, le gouvernement burundais a choqué l’opinion en refusant d’assister à une session spéciale du Comité des Nations Unies contre la torture, organisée pour examiner les allégations de torture et d’autres abus dans le pays.

Le Burundi a justifié, auprès du Comité des droits de l’homme, son retrait de la réunion du lundi par le fait que les activistes indexés sont des criminels condamnés par la justice burundaise, mais qui se font passer pour des membres de la société civile.

Le Comité onusien a exprimé «son profond regret» que le dialogue avec le Burundi n’ait pas eu lieu. Toutefois, il a décidé de poursuivre l’examen périodique du Burundi en l’absence de sa délégation.

Le Burundi avait condamné douze défenseurs des droits humains et journalistes exilés à l’étranger, accusés d’avoir participé à une tentative de putsch en 2015.

D’après HRW, les accusés, qui «étaient absents lors de ce qui n’était qu’un simulacre de procès à leur encontre, n’étaient par ailleurs pas représentés par un avocat, en violation du droit à un procès équitable».

L’ONG estime que le gouvernement burundais «demeure profondément hostile aux activistes de la société civile, aux journalistes et aux défenseurs des droits humains», malgré l’élection d’un nouveau président en 2020.