Terrorisme au Faso: L’axe Ouaga-Lomé connaît sa plus meurtrière attaque depuis 2015

L’axe commercial vital et stratégique Lomé-Ouagadougou a connu dimanche dernier, sa plus meurtrière attaque terroriste depuis 2015, ont annoncé lundi 7 août, les autorités burkinabè.

Les contours de l’attaque rappellent aisément le mode opératoire des terroristes qui opèrent impunément au Burkina Faso ces huit dernières années. Cette attaque a été perpétrée à Nohao près de la ville de Bittou, dans la région du Centre-Est du pays, frontalière avec le Togo et ayant pour chef-lieu la ville de Tenkodogo.

L’attaque a fait au moins une vingtaine de victimes et a touché essentiellement des commerçants revenant du marché de Cinkassé, une ville frontalière du Togo où ils étaient partis s’approvisionner. «Plus d’une quinzaine de camions de transport ont été pillés puis incendiés par les terroristes», précisant des témoins oculaires.

Le bilan de l’attaque de cette attaque  constitue le plus lourd recensé sur cet axe routier depuis le début en 2015, des incursions djihadistes au Burkina Faso.

«Nous déplorons des pertes en vies humaines dont les corps ont été déposés à la morgue du CHR (Centre hospitalier régional) de Tenkodogo», a déclaré dans un communiqué Sami Beranger Pooda, responsable local de la région du Centre-Est.

Les responsables locaux de la même région rappellent qu’une autre attaque similaire «est survenue jeudi 3 août aux environs de 18H00 GMT dans cette même zone, et a visé un convoi de plusieurs dizaines de véhicules transportant des marchandises».

L’axe commercial Lomé-Ouagadougou, long de plus 1000 km, est vital pour l’économie burkinabè et pour le port togolais de Lomé. Il a pour point névralgique la ville de Cinkanssé qui abrite un important poste douanier entre le Togo et le Burkina Faso. Les populations vivant le long de la frontière entre les deux pays voisins ont des liens de cousinage très poussés.

Les autorités togolaises sont muettes autour de cette attaque intervenue près de leur frontière nord. Elles ont décidé depuis plus d’une année de ne plus faire état, publiquement, des attaques terroristes essuyées par leurs populations.