L’UA suspend le Gabon suite au putsch militaire du 30 août

L’Union africaine (UA) a annoncé la suspension avec effet immédiat, du Gabon de ses instances dirigeantes, au lendemain d’un coup d’Etat militaire qui a renversé le pouvoir du président Ali Bongo.

Dans un communiqué publié à l’issue de sa 1172ème réunion tenue jeudi sur la situation au Gabon, le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA, dit avoir décidé «de suspendre immédiatement la participation de la République gabonaise à toutes les activités de l’UA et de ses organes et institutions jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays, conformément aux instruments pertinents de l’UA».

Tout en réitérant sa profonde préoccupation face à la résurgence des coups d’Etat militaires qui compromettent la démocratie, la paix, la sécurité et la stabilité, ainsi que le développement sur le continent, le CPS «condamne fermement» le putsch qui a interrompu «l’ordre constitutionnel dans le pays».

L’organe de l’organisation panafricaine exige le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel par la tenue d’élections libres, équitables, crédibles et transparentes qui seraient observées par la Mission d’observation électorale de l’UA et de la région concernée.

Il exige également des militaires qu’ils retournent immédiatement dans les casernes et qu’ils rendent inconditionnellement le pouvoir aux autorités civiles, faute de quoi le Conseil prendra les mesures nécessaires, y compris l’imposition de sanctions ciblées à l’encontre des auteurs du coup d’État.

La libération immédiate et la garantie des droits de l’homme, de l’intégrité personnelle, de la sécurité et de la santé du Président Ali Bongo Ondimba, des membres de sa famille et des membres de son gouvernement, figurent également parmi ses exigences.

Le CPS réaffirme la solidarité de l’UA avec le peuple gabonais dans ses aspirations légitimes à la démocratie et à la bonne gouvernance et l’encourage à rester calme, à s’abstenir de toute action susceptible d’envenimer la situation et aussi à privilégier le dialogue pour trouver des solutions consensuelles et durables aux défis auxquels le pays est confronté.

Par ailleurs, le CPS souligne la nécessité pour les Etats membres de l’UA, de s’attaquer de manière globale aux causes structurelles profondes et aux conditions qui facilitent les changements anticonstitutionnels de gouvernement.

Il a profité de l’occasion pour rejeter fermement toute ingérence extérieure d’un acteur ou d’un pays extérieur au Continent dans les questions de paix et de sécurité en Afrique.