La visite de Hollande intrigue les leaders de l’opposition algérienne

La visite-éclair du président français, François Hollande lundi après-midi à Alger, a apporté avec elle son lot de questionnements et d’interrogations sur les réelles motivations de ce second déplacement en Algérie du chef de l’Etat français.

Deux ans et demi après une première rencontre à Alger, avec son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, François Hollande entame cette nouvelle visite qui contrairement à celle de 2012, elle n’a duré que quelques heures et s’est focalisée autour des questions liées au terrorisme.

Aucun dirigeant politique ou opérateur économique n’a fait le déplacement avec le président français, contrairement à sa première visite au cours de laquelle il était accompagné de plusieurs ministres et chefs d’entreprises.

La presse nationale, notamment francophone, s’interroge donc sur les véritables mobiles du voyage de François Hollande.

A Alger, cette visite est perçue d’un mauvais œil par les leaders des partis de l‘opposition. Ainsi l’ancien Premier ministre algérien et candidat malheureux à la présidentielle, Ali Benflis, juge inopportune la visite du président français au moment où il y a une vacance du pouvoir dans le pays. En effet, le président algérien Abdelaziz Bouteflika ne s’est pas adressé publiquement aux Algériens depuis 2012. Une longue période de convalescence durant laquelle Bouteflika a été forcé par sa maladie a se mettre à l’ombre et à se tenir à l’écart des médias.

Certains médias et hommes politiques de l’opposition craignent que la présente visite de Hollande ne soit en rapport avec la succession de Bouteflika qui, âgé de 78 ans, est physiquement affaibli à la suite d’un AVC en 2013. Pour apaiser ces craintes, un diplomate français en poste à Alger, s’est empressé de mettre fin à ces insistantes rumeurs en déclarant que François Hollande « ne se mêlera ni directement ni indirectement » de cette question.

Pourtant, l’opinion publique algérienne s’explique mal le déplacement de François Hollande qui serait venu officiellement uniquement pour parler du terrorisme. Bon nombre d’Algériens s’interrogent sur les véritables raisons de cette visite au cours de laquelle le président a été reçu brièvement par Bouteflika, après un entretien avec le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal. La visite de Hollande a, à coup sûr, créé un climat de confusion parmi la classe dirigeante algérienne qui s’attendait plutôt à un nouveau rapprochement entre Paris et Alger.