Burkina : Mariam Sankara sollicite une enquête du Parlement français

Mariam Sankara, décidée à mettre la lumière sur les circonstances de l’assassinat de son mari, l’ex-président burkinabé, Thomas Sankara, a sollicité une enquête du Parlement français.

Reçue ce mardi 16 juin à l’Assemblée nationale française à Paris, par le chef de file du Front de Gauche, André Chassaigne et la députée écologiste et ancienne ministre, Cécile Duflot, la veuve de Sankara n’a qu’une seule préoccupation connaitre le rôle de la France dans l’assassinat de son époux.

«Depuis son assassinat, dans les complicités dont on parle, le nom de la France est souvent revenu», a souligné Mariam Sankara. Selon elle, l’enquête parlementaire française est la seule qui pourrait obtenir «un accès aux archives de la France» susceptibles d’éclairer sur l’assassinat de l’ex-homme fort du Burkina.

Maître Bénéwendé Sankara qui a accompagné Mariam Sankara a, quant à lui, demandé à la France «restée muette pendant 27 ans» de rompre son silence. «Cette démarche serait une très belle occasion pour elle de se blanchir», a déclaré l’avocat de la famille Sankara.

Depuis l’assassinat de Thomas Sankara, en 1987, à la suite d’un coup d’Etat, des tentatives de demandes d’enquête ont été initiées, mais sans résultats. Ni la France, ni le régime de Blaise Comparé, porté au pouvoir par le putsch, n’a manifesté l’intérêt de s’y pencher véritablement.

Concernant la France, par deux fois (juin 2011, octobre 2012), les députés du Front de Gauche et des Verts auraient officiellement déposé à l’Assemblée nationale française une proposition de résolution «tendant à la création d’une commission d’enquête relative à la recherche de la vérité dans l’assassinat de Thomas Sankara». Cette proposition n’a pas encore été considérée par le Parlement.

Il a fallu attendre l’arrivée de la transition, après la chute de Compaoré, pour que le gouvernement du Faso ouvre enfin une enquête officielle. Mariam Sankara a été déjà auditionnée dans ce cadre.

La France sous la conduite de François Hollande, le président se proclamant le moins enclin au lobbyng françafrique, saura-t-elle entendre la cause de la veuve Sankara ? Reste à espérer que la détermination de Chassaigne et Duflot fasse progresser le dossier.