Soudan: Au moins 5 millions d’enfants risquent d’être privés de leurs droits et de leur protection (ONU)

Au Darfour, au moins 5 millions d’enfants sont confrontés à une privation extrême de leurs droits et à des risques en matière de protection en raison du conflit interne en cours au Soudan, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

«Depuis plus de six mois, le Soudan, et en particulier le Darfour, est devenu un véritable enfer pour des millions d’enfants, dont des milliers sont pris pour cible, tués, blessés, maltraités et exploités jour après jour, en raison de leur appartenance ethnique. C’est inacceptable», s’est alarmée Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF.

Depuis que la guerre a éclaté le 15 avril 2023, plus de 3.130 allégations de violations graves des droits de l’enfant ont été signalées dans le pays et particulièrement dans la région du Darfour.

Le nombre de violations graves des droits de l’enfant signalées au Darfour représente un pic de 550% par rapport au nombre vérifié pour l’ensemble de l’année 2022.

Sur l’ensemble des meurtres et des mutilations signalés au Soudan, 51% concernent des enfants du Darfour. L’UNICEF continue de recevoir des rapports inquiétants sur le recrutement d’enfants soldats.

Déclenchée le 15 avril dernier, cette guerre entre l’Armée et les paramilitaires a fait plus de 9.000 morts, selon une estimation de l’ONG «Armed Conflict Location & Event Data Project» (Acled), un bilan qui demeure sous-estimé, selon plusieurs observateurs.

Le mardi 21 novembre, le porte-parole du S.G de l’ONU, Stéphane Dujarric avait dénoncé des «violences à large échelle» contre l’ethnie des Massalit au Darfour et une «escalade» des violences intercommunautaires dans ce pays de l’Est de l’Afrique.

Les paramilitaire des Forces de Soutien Rapide (FSR) en conflit avec l’armée régulière soudanaise, entendent régner en maître au Darfour où l’ONU craint un possible nouveau «génocide», après celui mené au début des années 2000 par les Janjawids, pour le compte de l’ex-Président de l’époque, Omar El-Bachir.