Maroc-Parlement : Le Roi Mohammed VI ordonne l’adoption d’un code de déontologie contraignant par les deux chambres du parlement

Le Roi Mohammed VI a ordonné ce mercredi, «l’adoption d’un code de déontologie qui soit juridiquement contraignant pour les deux Chambres de l’institution législative», à l’heure où le Maroc commémore ce mercredi 17 janvier, le 60ème anniversaire de la constitution du premier Parlement élu dans le Royaume.

Tout en se félicitant du «niveau élevé de maturité» atteint par les institutions représentatives au Maroc, le souverain a néanmoins, insisté de nouveau sur la moralisation de la scène politique.

En dépit des réalisations accomplies, il importe de redoubler d’efforts afin que la démocratie représentative institutionnelle puisse «se hisser au niveau que Nous lui souhaitons et qui ferait honneur au Maroc», a souligné le Souverain marocain dans un message adressé aux participants au Symposium commémorant le 60ème anniversaire de la constitution du 1er Parlement élu au Maroc, dont les travaux ont débuté ce mercredi à Rabat, avec la participation de délégations étrangères.

A cette fin, parmi les principaux défis qu’il conviendrait de relever, le Roi a cité notamment la nécessité «de reléguer à l’arrière-plan les calculs partisans au profit des intérêts supérieurs de la Nation et des citoyens et de moraliser la vie parlementaire par l’adoption d’un code de déontologie qui soit juridiquement contraignant pour les deux chambres de l’institution législative ».

Le Roi Mohammed VI a aussi appelé à la création «d’une synergie entre la pratique de la démocratie représentative et celle de la démocratie participative, affiner le profil des élites parlementaires et élues et favoriser un accès accru des femmes et des jeunes aux institutions représentatives».

« Parallèlement, le rôle décisif que le parlement se doit de jouer dans la promotion des valeurs de la démocratie et la consolidation de l’Etat de droit, le développement de la culture de participation et de dialogue, ainsi que le renforcement de la confiance dans les institutions élues» a relevé le Souverain .

Cet événement important est célébré pour trois raisons majeures, ajoute le message. Il s’agit notamment «de faire le point de ce qui a été réalisé par Notre pays en matière parlementaire, mettant notamment en exergue le rôle joué par l’institution législative dans le processus de réformes politiques et institutionnelles et l’œuvre de développement qui ont marqué l’Histoire contemporaine du Maroc».

Le symposium est également appelé à «définir les perspectives futures du modèle politique marocain, qui doit tendre in fine vers une meilleure consolidation de la démocratie représentative et une consécration accrue du principe de séparation des pouvoirs».

Au Maroc, a dit le Roi Mohammed VI, «c’est pour nous un motif de fierté qu’une approche participative ait constamment guidé l’élaboration des grandes réformes que notre pays a connues à plusieurs étapes cruciales d’une Histoire nationale jalonnée de réalisations et d’évolutions positives».  Cette démarche, explique le Souverain, «a pour visée ultime de contribuer à la consolidation de l’Etat de droit et des institutions, lequel est adossé aux principes de séparation des pouvoirs et de reddition des comptes ».

Les réformes institutionnelles et structurantes entreprises au Maroc, ont permis entre autre, l’élargissement des attributions de l’institution législative et le renforcement de la représentativité de la femme, au sein de l’appareil législatif et des différents conseils élus. Le point d’orgue de ces réformes profondes, a été l’adoption de la Constitution de 2011 qui a renforcé l’indépendance des pouvoirs exécutif et judiciaire et élargit fortement les attributions du pouvoir législatif qui en plus du contrôle de l’action gouvernementale, a la compétence d’évaluer les politiques publiques.

Evoquant par ailleurs, la diplomatie parlementaire et les relations extérieures, le Souverain s’est réjouit de voir le parlement marocain apporter « son concours à la défense des intérêts et des Causes justes de notre pays, notamment la question de notre intégrité territoriale, et qu’il s’attache à faire connaitre les différents chantiers et réformes lancés dans le Royaume ».