Les autorités du Togo imposent par la force, le silence aux opposants (Amnesty)

Alors que la nouvelle loi constitutionnelle votée par le Parlement togolais le 25 mars dernier a suscité de vives réactions dans le pays, l’ONG Amnesty International a invité les autorités de Lomé de garantir le droit à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’expression dans le pays.

Le gouvernement a, en effet, interdit à des organisations de la société civile et à des partis politiques de se réunir pour exprimer notamment leur opposition au récent changement de constitution, souligne l’organisation qui rappelle que, le 27 mars, au moins trois conférences de presse ou réunions rassemblant des partis politiques et/ou des organisations de la société civile ont été interdites par les autorités dans la capitale Lomé et à Tsévié, et dispersées par les forces de l’ordre.

«Aujourd’hui les autorités togolaises ne s’embarrassent même plus de sauver les apparences. Toutes les personnes qui refusent de s’aligner sur leur politique sont réduites au silence par la force», a déploré Samira Daoud, Directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, dans un communiqué publié le 29 mars dernier.

Pour cette responsable, «ces interdictions violent le droit à la liberté de réunion pacifique et le droit à la liberté d’expression garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ratifiés par le Togo.

«Cette situation est d’autant plus incompréhensible que les autorités ont mis en avant la nécessité de ‘protéger et renforcer les droits et libertés fondamentaux des citoyens’ pour justifier la révision de la constitution», ajoute-t-elle.

Dans la nouvelle Constitution instaurant la Ve République, le régime semi-présidentiel laisse place à un régime parlementaire, et le président de la République est désormais élu par l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès pour un mandat unique de six ans.

Toutefois, le Président de la République, Faure Gnassingbé, a demandé, dans la soirée du 29 mars, «à la Présidente de l’Assemblée nationale de faire procéder à une deuxième lecture de la loi adoptée», compte tenu de l’intérêt suscité par le texte au sein de la population.