Amnesty International dénonce les limites à la liberté d’expression en Afrique de l’Est et en Afrique australe en 2023

Les autorités d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe ont imposé, en 2023, des restrictions sévères à l’exercice de la liberté d’expression et de la liberté de la presse, a fait part Amnesty International à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée le 3 mai de chaque année.

L’ONG internationale dédiée à la défense des droits humains dit avoir recensé en 2023, avec des cas précis à l’appui, des mesures généralisées d’intimidation, de harcèlement et de détention visant des journalistes dans des pays de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe.

D’après Amnesty, les autorités de ces pays continuent de cibler et de réprimer avec violence ceux qui osent dénoncer des allégations de corruption et des violations des droits humains, soulignant qu’elles se sont servies des lois relatives à la sécurité nationale, notamment de la législation relative à la cyber-sécurité et à la lutte contre le terrorisme, pour saper le droit à la liberté d’expression, sanctionner les journalistes et bâillonner la liberté des médias.

Pour Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International, «les menaces pesant sur les droits à la liberté d’expression et de la presse se sont poursuivies avec la même intensité à travers l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe au cours de l’année écoulée».

«Dénoncer ou examiner de près les politiques, les actions ou l’inaction des gouvernements, ou partager publiquement des informations jugées néfastes pour le pouvoir, expose à l’arrestation, la détention arbitraire, voire la mort» des personnes incriminées, déplore-t-il.

Et de conclure qu’«Amnesty International appelle une nouvelle fois les autorités d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe à libérer les journalistes détenus illégalement, à cesser de s’en prendre à la presse simplement parce qu’elle fait son travail et à ne plus instrumentaliser le système judiciaire dans le but de réduire au silence les journalistes et les détracteurs. Enfin, il est temps de mettre un terme à la répression de la liberté des médias».