Candidat malheureux de la formation politique togolaise «Dynamique Mgr Kpodzro» (DMK) à la présidentielle du 22 février 2020 et décédé en exil au Ghana le 3 mars dernier à l’âge de 70 ans, Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo sera inhumé le 6 juillet prochain à Tokpli relevant de la préfecture de Yoto au Sud-est du Togo, selon un programme communiqué par sa famille.
Programmées en avril pour les 3 et 4 mai dernier à Lomé et à Tokpli, les funérailles de cet ex-Premier ministre et Président de l’Assemblée Nationale du Togo, avaient été reportées sine die.
Selon un nouveau calendrier de la famille nucléaire de cette figure politique du Togo, les «cérémonies d’adieu se dérouleront ces 05 juillet et 06 juillet 2024» à travers une veillée-messe et l’Office des funérailles auront lieu dans la Paroisse universitaire St Jean Apôtre à Lomé et seront suivis l’inhumation «dans la stricte intimité familiale à Tokpli».
Docteur en Sciences de gestion et de management, Messan Agbéyomé Kodjo a occupé des années 80 à 2002 des postes de responsabilité étatiques comme la Direction Commerciale de la société publique SONACOM et dirigé les ministères de la Jeunesse, des Sports et de la Culture et celui de l’Administration Territoriale et de la Sécurité.
Il est surtout connu dans l’écosystème des finances au Togo comme ex-Directeur Général du Port autonome de Lomé (PAL). Poste qui le propulsera plus tard à la présidence du Parlement togolais, puis au poste de Premier ministre.
Agbéyomé Kodjo a été considéré à un moment donné de son parcours politique, comme le dauphin naturel du défunt président togolais, Gnassingbé Eyadèma (1967 à 2005).
Les deux hommes se sont déchirés durant le second semestre 2002, quand Gabriel Kodjo a exigé «plus d’ouverture du parti présidentiel de l’époque, le RPT (Rassemblement du peuple togolais), vers la démocratie».
Il partira en exil en 2002 avant de retourner trois ans plus tard au Togo après l’accession de Faure Gnassingbé au pouvoir le 5 février 2005. L’année 2010 marqua ses grands débuts dans les rangs de l’opposition togolaise et il tentera en 2015, un rapprochement du camp présidentiel, avec un poste de Premier ministre qui lui était de nouveau destiné, mais les négociations de dernière minute capoteront.
Elu député en 2018, c’est dans cette peau politique qu’il briguera de nouveau le fauteuil présidentiel en février 2020, sous les couleurs de la DMK. Sa contestation des résultats officiels et définitifs qui ont crédité Faure Gnassingbé d’une nouvelle victoire électorale le reconduira en exil au Ghana, en France, puis de nouveau au Ghana où il est subitement décédé début mars 2024.
Depuis sa disparition, le pouvoir de Lomé n’a publié aucun communiqué officiel autour de son décès, et aucun hommage de l’Etat à sa mémoire n’est prévu durant les obsèques de ces 05 et 06 juillet.