Mali: La Minusma regrette d’avoir instauré une zone d’exclusion à Kidal

La mission de l’Onu au Mali « Minusma » aurait reconnu son tort d’avoir décidé d’instaurer, de manière unilatérale, une zone d’exclusion autour de Kidal, et a fait son mea culpa aux autorités maliennes, selon la presse malienne.

La mission onusienne a ainsi réagi après le reproche qui lui a été fait par le gouvernement malien de prendre une telle mesure sans concertation avec les autorités du pays.

«Nous nous attendions à ce que toutes les mesures que nous prenons soient prises ensemble. Donc ce n’est pas convenable que ce soit par la presse que le gouvernement malien apprenne une décision des Nations unies», s’est indigné le ministre de la Communication, Choguel Maïga.

La zone de sécurité à 20 kilomètres de la ville de Kidal a été érigée par la Minusma suite aux sanglants affrontements qui ont eu lieu, le 17 août dernier, entre des éléments de GATIA (Groupe d’auto-défense touareg Imghad) et ceux de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) à Anéfis. Pourtant ces deux mouvements font partie des signataires de l’accord de paix au Mali conclu à Alger.

La Minusma a justifié sa décision par sa volonté de «parer à toute éventualité d’une extension des combats, qui pourraient affecter la population de la ville de Kidal.»

Pour sa part, le gouvernement malien, en plus de son indignation suite à la décision de la Minusma, a attiré l’attention, dans un communiqué, sur la nécessité d’un traitement équitable pour toutes les zones où règne l’insécurité.

«Le Gouvernement exhorte la Minusma à se contenter de son rôle de protection des populations, et de toutes les populations, dans toutes les zones exposées, à l’instar de Kidal, aux mêmes risques d’insécurité. En la matière, tout traitement inéquitable produira des effets pervers, nuisibles à la recherche de la paix et de la concorde» dans le pays.

Selon certains observateurs, la décision de la Minusma n’a fait qu’attiser les soupçons d’une partie de la population malienne qui lui reproche une certaine volonté de vouloir diviser le Mali en deux, qualifiant cette décision d’«inutile» ou «impartiale».