Burundi/Législatives : Le parti au pouvoir rafle la totalité des sièges à l’Assemblée nationale

Les élections législatives et communales, tenues au Burundi le 5 juin dernier, ont été largement gagnées par le parti au pouvoir, le Conseil national de défense de la démocratie–Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), qui a raflé la totalité des sièges de l’Assemblée nationale et la quasi-totalité des sièges au niveau communal, selon les résultats communiqués, hier mercredi par la Commission électorale nationale indépendante.

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé ce jeudi dans un communiqué, le contexte de restrictions sévères à la liberté d’expression, dans lequel les élections se sont déroulées. Elle dit avoir mené des entretiens avec des activistes locaux, des journalistes, des citoyens et un membre de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, qui ont fait état d’actes d’intimidation et d’irrégularités aussi bien pendant la période préélectorale que durant le jour du vote.

Clémentine de Montjoye, chercheuse senior sur les Grands Lacs à HRW, a fait état d’«une élection sans véritable concurrence politique», affirmant que «les Burundais ont voté lors d’une élection sans véritable concurrence politique, permettant au parti au pouvoir de consolider davantage son contrôle».

Selon l’ONG, le parti CNDD-FDD au pouvoir au Burundi depuis 2005, a cherché à démanteler toute opposition réelle, y compris son principal rival, le Congrès national pour la liberté (CNL).

Plusieurs partis de l’opposition, dont le CNL, le Conseil des Patriotes (CDP) et l’Union pour le progrès national (UPRONA), ont dénoncé des irrégularités lors du scrutin, évoquant entre autres, des cas de bourrage des urnes, ajoute l’ONG HRW.

Par ailleurs, cette dernière reproche aux autorités de Gitega, le fait que les médias étaient contraints de soumettre leurs articles à une équipe éditoriale centrale, qui censurait les contenus ne correspondant pas au discours officiel.

«En l’absence d’une opposition crédible, ces élections ne font que renforcer le pouvoir autoritaire et plongent davantage les Burundais dans une crise profonde de gouvernance», a conclu Clémentine de Montjoye.

Des élections sénatoriales et d’autres élections locales sont prévues respectivement pour le 23 juillet et le 25 août, et la prochaine élection présidentielle se tiendra en 2027.