Algérie : les règlements de comptes au sommet de l’Etat font vaciller le fragile équilibre politique

Après la condamnation la semaine dernière de l’ancien chef de la lutte antiterroriste à une peine de 5 ans de prison ferme, plusieurs responsables politiques de l’opposition sont montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils estiment être une affaire de règlements de comptes au sommet de l’Etat.

Malgré sa position hiérarchique élevée au sein de l’armée algérienne, le général Hassan, l’ex-chef chef de la lutte anti-terroriste en Algérie, a été condamné jeudi à une peine d’emprisonnement pour insubordination et destruction de documents. Une condamnation qui intrigue au plus haut point les observateurs internationaux et qui a également provoqué la levée de boucliers de certains dirigeants politiques algériens de l’opposition.

L’ancien proche du président algérien d’Abdelaziz Bouteflika, Ali Benflis, qui fut également candidat à l’élection présidentielle de 2014, a qualifié la condamnation du général Hassan d’une « épuration politique pour crime de non-allégeance ».

Cette condamnation intervient par ailleurs après le limogeage du puissant général Mohamed Mediene, plus communément appelé Toufik. Ce dernier qui a payé sa place au prix de son opposition à un quatrième mandat présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika, a été destitué de son rang de chef du Département des Renseignements et de la Sécurité (DRS) en septembre dernier.

Ces mises à l’écart en série de hauts gradés militaires en Algérie restent énigmatiques d’autant plus qu’en juillet dernier, c’est le chef de la garde présidentielle qui a été limogé. Ce dernier ainsi que plusieurs de ses subordonnés ont été remerciés en raison de surprenants coups de feu à l’intérieur de la résidence d’Etat de Zéralda, située à l’Est de la capitale et où le président algérien invisible en public, recevait quelques personnalités étrangères depuis son retour de l’hôpital en 2013.

Les observateurs estiment que ces turbulences au plus haut niveau de l’Etat s’inscrivent probablement dans une lutte des clans pour l’accession au pouvoir alors que le handicap du président Bouteflika devient de plus en plus préoccupant.