La Chambre de première instance V de la Cour pénale internationale (CPI) a condamné jeudi 24 juillet, deux membres du groupe armé des Anti-Balaka en Centrafrique, Alfred Yekatom, ancien commandant de zone, et Patrice-Edouard Ngaïssona, coordonnateur général national, à des peines, respectivement, de 15 et 12 ans d’emprisonnement.
Selon le communiqué de la juridiction internationale, les juges ont reconnu la culpabilité de Yekatom et Ngaïssona dans la commission de multiples actes constitutifs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par les Anti Balaka entre décembre 2013 et décembre 2014, à l’ouest du pays.
Les condamnations prononcées portent sur plusieurs charges, dont le meurtre, les attaques lancées contre la population civile, le transfert forcé, la torture, d’autres actes inhumains et la persécution, précise le texte qui souligne aussi que ce jugement met en avant les droits fondamentaux des victimes et souligne l’importance primordiale du principe de distinction entre civils et combattants dans les conflits armés.
D’après le Procureur adjoint Mame Mandiaye Niang, « les crimes reprochés aux deux ont eu des répercussions profondes et irréversibles sur la population civile et sont graves à tous égards. »
Il a estimé que « la condamnation des deux accusés adresse un message sans équivoque de la CPI aux auteurs d’atrocités visées au Statut de Rome : ils s’exposent à des poursuites et devront répondre de leurs actes. »
Niang a déclaré que «l’impunité ne saurait être tolérée pour des crimes violant le principe le plus central du droit international humanitaire, notamment la protection de la population civile», précisant que «le jugement rendu aujourd’hui est une reconnaissance indispensable de l’ampleur du préjudice et des souffrances endurées par les victimes et les communautés touchées » en Centrafrique.
Le Bureau du Procureur de la CPI s’est félicité de ce jugement qui, espère-t-il, rendra justice aux victimes et aux communautés touchées en Centrafrique et leur permettra de tourner cette page lugubre saluant au passage, la persévérance et le courage de ces communautés qui « rappellent chaque jour l’importance de faire reculer l’impunité dans le monde entier. »