HRW accuse l’armée malienne et le groupe Wagner d’exécutions sommaires au sein de l’ethnie peule

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a révélé dans un rapport publié ce mardi 22 juillet, que les forces armées maliennes et leurs alliés, les paramilitaires du groupe de sécurité privée russe «Wagner» auraient commis depuis de début de cette année 2025, des dizaines d’exécutions sommaires et de disparitions forcées à l’encontre de membres de l’ethnie peule.

L’ONG évoque l’exécution d’au moins 12 hommes peuls et la disparition forcée d’au moins 81 autres depuis janvier dernier, dans le cadre d’opérations conjointes de contre-insurrection conduites par l’armée malienne et le groupe Wagner dans plusieurs régions du pays contre le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jama’at Nusrat al-Islam wa al-Muslimeen, JNIM) lié au réseau Al-Qaïda.

Selon les témoignages reçus par l’organisation de défense des droits humains, des soldats maliens et des combattants du groupe Wagner auraient commis des abus contre des personnes appartenant à l’ethnie peule, qu’ils accusent de collaborer avec le GSIM.

« La junte militaire malienne est en fin de compte responsable des exécutions sommaires et des disparitions forcées perpétrées par l’armée et par des combattants du groupe Wagner allié à l’armée» malienne, a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch.

D’après ses propos, « la junte devrait mettre fin aux abus, révéler où se trouvent les personnes détenues, mener des enquêtes et traduire les responsables en justice».

L’ONG invite l’Union africaine (UA) à accroitre ses efforts au Mali pour aider à protéger les civils des abus commis par toutes les parties belligérantes, tout en soutenant les enquêtes et en faisant pression sur Bamako, pour l’ouverture de poursuites équitables.

L’organisation détaille plusieurs exactions commises par l’armée malienne et le groupe Wagner, après ses entretiens téléphoniques menés entre février et mai 2025, avec 29 personnes ayant eu connaissance de ces actes de violence.

Allegrozzi prévient que « les hauts responsables maliens et russes devraient être conscients qu’ils peuvent être tenus pour responsables des crimes commis par leurs soldats et leurs combattants».

Depuis 2012, rappelle-t-on, les gouvernements maliens qui se sont succédé au pouvoir à Bamako, ont combattu les groupes armés islamistes, y compris le GSIM et l’État islamique dans la province du Sahel ; sachant que les hostilités ont provoqué la mort de milliers de civils et le déplacement forcé de 350.000 personnes.