Niger : Le groupe français Orano dénonce le «transport illégal» de l’uranium entreposé sur le site de la SOMAÏR

Un convoi transportant de l’uranium a quitté ce jeudi 27 novembre, le site de la Société des Mines de l’Aïr «SOMAÏR» à Arlit, au Nord du Niger, une initiative que le groupe français Orano déclare dans un communiqué, avoir appris à travers les médias, avant de qualifier ce transport d’«illégal».

«Orano indique qu’il n’est pas à l’initiative de ce convoi et le condamne fermement. Le groupe ayant perdu le contrôle opérationnel de ses mines nigériennes depuis décembre 2024, ne dispose d’aucune information officielle sur la quantité d’uranium transportée, sa destination finale, ou les conditions de ce transport en termes de sûreté et de sécurité», affirme son communiqué.

Pour rappel, en juin dernier, les autorités nigériennes ont annoncé la nationalisation de la SOMAÏR dans laquelle Orano détenait 63,40 % des actions. Niamey a pris le contrôle opérationnel de la mine dans un contexte de tensions politiques entre le Niger et la France.

L’entreprise française fait savoir, dans son communiqué, que «ce transport contrevient à la décision prononcée en faveur d’Orano le 23 septembre 2025 par le tribunal arbitral du CIRDI dans le litige l’opposant à l’État du Niger au sujet de la mine d’uranium de la SOMAÏR».

Il rappelle que le tribunal arbitral avait enjoint à l’État du Niger de «ne pas vendre, ni céder ni même faciliter le transfert à des tiers de l’uranium produit par la SOMAÏR» retenu en violation des droits d’Orano.

Le groupe annonce qu’il poursuivra la défense de ses intérêts avec détermination et se réserve le droit d’initier des actions complémentaires nécessaires, notamment pénales, y compris contre des tiers, pour la préemption de la matière en violation de ses droits d’enlèvement.

La sortie de l’uranium du site de la SOMAÏR ne devrait pas surprendre si l’on considère les propos tenus le 14 novembre dernier par le président nigérien, le général Abdourahamane Tiani, lors d’une visite de terrain. Il avait affirmé que «nous n’avons besoin d’aucune autorisation pour vendre à qui on veut nos richesses naturelles».