L’ONG Amnesty International a publié, jeudi 20 novembre, un nouveau rapport, dans lequel elle relève des manquements dans la résolution des affrontements armés opposant les éleveurs et agriculteurs, et l’ignorance de leur droit à la vérité, à la justice et aux réparations.
Le rapport intitulé « Vivre de la terre et mourir pour elle : violations des droits humains liées aux conflits entre éleveurs et agriculteurs au Tchad », documente sept épisodes de violence entre éleveurs et agriculteurs dans quatre provinces du pays, entre 2022 et 2024, arguant que ces conflits auraient fait 98 morts, plus de 100 blessés, et laissé des centaines de familles sans domicile ni source de revenus.
« Face aux violences récurrentes entre éleveurs et agriculteurs, les autorités échouent à protéger la population de manière adéquate », a martelé Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, soulignant que les forces de sécurité réagissent souvent tardivement, et les personnes soupçonnées d’avoir commis des meurtres, des pillages et des destructions de biens sont rarement traduites en justice ; ce qui alimenterait un sentiment d’impunité et de marginalisation au sein des communautés concernées.
Amnesty International affirme que les tensions entre éleveurs et agriculteurs sont exacerbées par la pression démographique, les effets du changement climatique induit par les activités humaines, en particulier sur les déplacements des troupeaux, et la concurrence pour l’accès aux ressources naturelles (eau et pâturages).
Malgré l’existence de mécanismes de prévention et de gestion des conflits mis en place par les autorités, leur manque de coordination et leur inefficacité structurelle limitent leur capacité à prévenir et à résoudre de tels conflits, déplore l’ONG.
Amnesty dit avoir appuyé son rapport sur des recherches menées entre mars 2023 et septembre 2025 dans 14 villages de quatre provinces du sud du Tchad, précisant que les conclusions auraient été transmises le 25 juin 2025, aux autorités tchadiennes.
