Niger : Liberté provisoire accordée à l’opposant Hama Amadou

La Cour d’appel de Niamey a finalement accordé mardi, après deux refus, la liberté provisoire à l’opposant Hama Amadou, et ce après la réélection du président sortant, Mahamadou Issoufou, suite au duel électoral ayant opposé les deux hommes, au second tour de la présidentielle au Niger.

«La Cour (d’appel) vient d’ordonner la liberté provisoire du candidat Hama Amadou. Il est libre à partir d’aujourd’hui», a annoncé a la presse un de ses avocats, Me Mossi Boubacar.

Seulement cette décision intervient à la fin du processus électoral, après la réélection du président sortant Mahamadou Issoufou et sa main tendue vers l’opposition pour former un gouvernement d’union nationale. Une «coïncidence trop belle pour ne pas faire le rapprochement », a confié Mossi Boubacar.

Les juges d’Amadou, candidat à la présidentielle, avaient introduit en janvier une demande de mise en liberté provisoire de leur client pour lui permettre de battre campagne, et en mars pour des raisons de santé, mais les deux requêtes n’avaient pas obtenu gain de cause.

Toutefois, dans le camp d’Amadou, cette libération tant attendue est un grand soulagement, surtout que l’arrestation de l’ex-président du Parlement a été toujours considérée par ses partisans comme «politique» et «illégale».

Lundi 27 mars, l’opposition a répondu à l’invitation du gouvernement en prenant part à une rencontre avec le Premier ministre Brigi Rafini. Le contact est donc en train d’être renoué entre ces deux parties adverses. D’aucuns attendent désormais de savoir ce à quoi aboutira le dialogue qui vient d’être entamé entre le pouvoir et l’opposition et ce à quoi va s’atteler Hama Amadou qui se trouve en France depuis deux semaines pour des soins.

L’opposant Amadou était emprisonné depuis le 14 novembre pour une affaire de trafic présumé de bébés. Il a toujours clamé son innocence et accusé le pouvoir d’un montage politique destiné à l’empêcher de diriger le pays.

Quant au président Issoufou, il a été réélu avec 92,49% des voix au second tour de la présidentielle, boycotté par l’opposition réunie autour du candidat Amadou.