Le quotidien zimbabwéen le «Post» fermé à deux mois de la présidentielle

Le plus grand quotidien indépendant de Zambie, le «Post», a été fermé par les autorités, officiellement pour n’avoir pas été à jour en matière de payement d’impôts.

L’information a été livrée par le rédacteur en chef du quotidien, Joseph Mwenda, ce mercredi 22 juin, signalant que la police et le service des impôts ont physiquement fermé les bureaux du Post dans la soirée de mardi.

Pour Mwenda, qui émet des réserves sur la raison officielle invoquée pour justifier l’interdiction de publication du quotidien, cette décision a un lien évident avec la présidentielle prévue pour le 11 août prochain.

Les autorités veulent «faire fermer», le journal, «avant les élections», confie-t-il, sachant que son support est connu pour être critique envers l’actuel président zambien, Edgar Lungu, qui est candidat à sa propre succession.

Le journal reconnaît devoir au fisc 53 millions de kwachas (4,8 millions de dollars), mais estime en même temps, que cette dette ne justifie pas une fermeture «illégale» du journal.

Joseph Mwenda a dénoncé un abus de pouvoir des autorités dans la mesure où le journal détient «une décision de justice qui les empêche» de procéder à cette fermeture.

Les employés du Post n’ont pas pu acceder à leurs locaux ce mercredi. Ils ont tout de même réussi à publier dans la nuit de mardi à mercredi un numéro avec l’aide d’un imprimeur privé.

L’organisation Amnesty International a soutenu le quotidien, et a qualifié, dans un communiqué, sa fermeture d’un «stratagème délibéré pour réduire les médias au silence avant les élections». Elle a appelé les autorités du Zimbabwe à annuler immédiatement leur décision.