Twitter suspend le compte des Vengeurs du Delta du Niger

Twitter a refusé que les Vengeurs du Delta du Niger, un mouvement rebelle au sud du Nigeria, utilisent ses services pour revendiquer leurs attaques contre les installations pétrolières du Nigeria ou pour critiquer le gouvernement nigérian.

Désormais, l’accès au compte des «Niger Delta Avengers» (NDA) est suspendu. «Twitter a suspendu le compte de cet abonné», voilà le message qui s’affiche en voulant accéder à la page des NDA.

Le réseau social explique cette suspension par le non-respect de ses principes d’utilisation.  «Vous ne pouvez pas, avec Twitter, faire des menaces de violence ou promouvoir la violence, y compris la menace ou la promotion du terrorisme», a déclaré son porte-parole à l’agence Reuters.

La décision de Twitter est intervenue après la dernière annonce de l’attaque contre les installations pétrolières dans la région du delta du Niger par les rebelles armés des NDA.

Dimanche 3 juillet, le groupe rebelle nigérian a annoncé sur son compte Twitter, avoir fait exploser vendredi l’oléoduc de la compagnie pétrolière nationale NNPC, menant à la raffinerie de Warri. Le samedi, il aurait attaqué deux autres oléoducs appartenant à la filiale de la NNPC et deux puits du groupe pétrolier américain Chevron.

Depuis le début de cette année, les NDA se livrent à ces opérations de sabotage pour réclamer une meilleure redistribution des revenus pétroliers et une plus grande autonomie politique de leur région. Mi-juin, ils avaient accepté la main tendue du président Muhammadu Buhari qui leur avait proposé d’ouvrir le dialogue avec le gouvernement, mais sous certaines conditions dont, entre autres, la désignation des «médiateurs indépendants» issus des pays des multinationales pétrolières.

Leurs attaques contre les installations pétrolières ont déjà fait chuter la production de brut du Nigeria à 1,6 million de barils par jour, en deçà des 2,2 millions prévus dans le budget 2016 du pays. Mais le ministère du Pétrole espère un retour très prochainement, de la production à ses niveaux habituels, selon une déclaration récente.