Des Burundais manifestent contre l’ONU

Des Burundais ont marché ce jeudi 22 septembre à Bujumbura, la capitale, pour protester contre un récent rapport de l’ONU mettant en garde contre un génocide au Burundi.

«Non à la manipulation», «Il n’y a pas de génocide au Burundi», étaient parmi les slogans scandés par les manifestants qui qualifient ce rapport, relatif à la situation des droits de l’Homme au Burundi, de mensonger.

Une mission d’enquête, mandatée par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, a travaillé sur les violations des droits de l’Homme et les abus commis du 15 avril 2015 au 30 juin 2016 au Burundi. Dans son rapport, rendu public mardi 20 septembre, la mission a accusé le gouvernement d’être responsable des exactions commises dans le pays.

 «Des violations graves des droits de l’Homme (…) commises principalement par des agents de l’Etat et ceux qui sont liés à eux», mettent en garde contre de possibles «crimes contre l’humanité», décrit le rapport, ajoutant que «ces violations graves sont systématiques et constantes, et l’impunité est omniprésente». Les enquêteurs considèrent que le risque de génocide est «grand» au Burundi.

Mais les autorités burundaises ont qualifié le document de «politiquement motivé», par la voix du porte-parole présidentiel, Willy Nyamitwe, qui a souligné que les conclusions du rapport étaient «basées sur des témoignages anonymes, non vérifiés.»

Si une partie de la population est d’accord avec le jugement du gouvernement sur ce rapport, d’autres fils du pays estiment que les faits relatés dans le document sont vrais puisqu’ils sont les résultats des enquêtes sur le terrain ; ils exposent donc le vécu réel du peuple burundais.

Les enquêteurs appellent à un «engagement solide renouvelé de la communauté internationale», y compris des Nations unies et de l’Union africaine. D’après eux, «la spirale descendante du pays est peu susceptible d’être inversée, mettant en danger non seulement les droits des personnes concernées, mais aussi la sécurité générale de la région.»

Ces experts demandent des procédures judiciaires internationales indépendantes pour traduire les auteurs présumés en justice.