Maroc: La mort tragique du poissonnier Mouhcine Fikri révèle ses premiers secrets

L’enquête sur le décès du vendeur de poissons Mouhcine Fikri, écrasé vendredi dernier par le mécanisme de compactage d’un camion à ordures à Al Hoceima au nord du Maroc, commence à livrer les premiers secrets sur les circonstances exactes de cette mort tragique.

Hormis la décision du juge d’instruction près la cour d’appel d’Al Hoceima, de garder 8 personnes en détention préventive et de poursuivre trois autres en état de liberté, le procureur général près cette Cour à révélé mardi, les premiers éléments de l’enquête en cours.

Le parquet a démenti les rumeurs relayées sur les réseaux sociaux disant que quelqu’un aurait ordonné au conducteur d’actionner le mécanisme de compactage en lui lançant la phrase qui a enflammé les réseaux «than mou» (broies le) alors que Fikri se trouvait dans la benne. Selon l’enquête ce serait un ami de la victime qui se trouait aussi dans la benne du camion et à sa descente il a appuyé involontairement sur la manette de commande du mécanisme de compactage entrainant la mort de Mouhcine.

Sur la base de ces nouveaux éléments de l’enquête qui avance à un rythme accéléré comme l’a ordonné le Roi Mohammed VI, le parquet n’écarte pas la thèse d’un homicide involontaire dans ce tragique incident.

L’enquête, a encore précisé le parquet, n’a révélé «aucun ordre d’agression de la victime par une quelconque partie», assurant que «les actes commis revêtent le caractère d’un homicide involontaire» contrairement aux rumeurs relayées sur les réseaux sociaux.

Pour l’instant, le juge d’instruction a placé en détention préventive huit personnes poursuivies pour «faux en écriture publique et homicide involontaire » alors que trois autres sont poursuivis en état de liberté.

Par ailleurs, le parquet a décidé d’étendre l’enquête au secteur de la pêche maritime pour déterminer les circonstances de la capture «illégale» de l’espadon, sa vente et son évacuation sans autorisation du port de la ville, alors que cette espèce est actuellement interdite à la pêche en raison du repos biologique instauré dans cette zone maritime, du 1er octobre au 30 novembre.

Les enquêtes en cours à Al Hoceima risquent donc de faire tomber de nouvelles têtes notamment pour le trafic de produits de la pêche illicite.