Tchad : MECI refuse de mettre un terme à ses activités

La coalition tchadienne MECI qui a reçu, vendredi 13 janvier, l’interdiction d’exercer, de la part des autorités, refuse d’obtempérer, accusant le gouvernement de dictature.

Le Mouvement pour l’éveil citoyen (MECI) regroupe en son sein des organisations de la société civile, des mouvements citoyens et des acteurs politiques. Il a été interdit, il y a une semaine, de toute activité par le régime d’Idriss Déby qui le considère comme un meneur de trouble de l’ordre public.

Dans un communiqué, le MECI a qualifié l’intervention du Ministre de l’Administration du Territoire, qui a informé sur cette interdiction, d’un «recul de la démocratie et consolide la terrible dérive vers la dictature constatée depuis la proclamation des résultats des élections présidentielles avec l’interdiction opposée aux partis politiques et aux organisations de la société civile de se réunir, de manifester, de tenir des meetings.»

«La déclaration du Ministre est, du point de vue de droit, nulle et de nul effet ; d’une nullité absolue», a martelé le Mouvement. La coalition estime que, dans sa forme, un communiqué, comme celui du ministre, «n’est pas une loi pour s’imposer à un groupe donné. Nul ne légifère en démocratie par des coups de gueules et autres menaces oiseuses, ni par des déclarations tendancieuses».
Et concernant le contenu de la déclaration du ministre, le Mouvement a répondu qu’il est une «entité aux objectifs totalement nobles, (qu’il) n’a pas vocation à troubler l’ordre public et les bonnes mœurs». Au contraire, poursuit MECI, «il fait de l’intérêt général un souci majeur puisqu’il se veut un mouvement non violent, un cadre de concertation, de mobilisation, d’action et de revendication des droits politiques, économiques, sociaux et culturels des citoyens.»

La coalition estime ne pas être en porte-à-faux avec la Constitution du pays ainsi qu’avec les différentes règlementations concernant les associations. Elle a exhorté ses membres et la population toute entière à demeurer vigilants et solidaires. Pour sa part, elle est certaine de «survivre» et «il est hors de question de se soumettre à une autre dictature au prix de notre vie !»