Italie : Lancement d’un fonds pour lutter contre l’immigration clandestine africaine

L’Italie a lancé ce mercredi un fonds de 200 millions d’euros dans l’objectif de réduire les flux des migrants clandestins africains.

Son ministre des Affaires étrangères, Angelino Alfano, qui a annoncé cette information dans un communiqué, a précisé que le fonds est destiné «à la coopération dans la lutte contre l’immigration clandestine et la traite des êtres humains». Aussi, cette initiative permettra de «renforcer la stabilité et la sécurité en Italie et en Europe», a-t-il ajouté.

Angelino Alfano a tenu à rassurer dès le départ sur les motivations de son pays. «Nous ne construisons pas de mur en Méditerranée, nous ne pourrions pas le faire et nous ne le ferons pas», a-t-il dit, allusion faite à la politique du nouveau président américain Donald Trump en matière d’immigration.

Dans sa démarche de créer un fonds de «dialogue et de coopération» avec l’Afrique, l’Italie entend collaborer non seulement avec les pays par lesquels transitent des migrants africains comme la Tunisie et le Niger, mais aussi les pays d’Afrique d’où sont originaires la plupart des demandeurs d’asile.

«Nous donnons de l’argent à ces pays mais ils doivent en retour utiliser cet argent pour réduire le nombre de migrants clandestins qui arrivent chez nous», a insisté Angelino Alfano, ajoutant que «nous leur demandons une grande loyauté, une loyauté vis-à-vis de l’Italie qui sauve des centaines de milliers de vies et qui finance le dispositif.»

Cependant, des ONG italiennes craignent que cet argent ne serve, en priorité, qu’à financer le contrôle des frontières et le renforcement des corps policiers, en Afrique et peut-être même en Italie. Dans un communiqué, elles ont exhorté l’Italie à ne pas financer directement «des régimes africains qui mettent en œuvre des politiques agressives et antidémocratiques».

Prévu par la loi de finances 2017, ce fonds est distinct de l’enveloppe habituellement consacrée à la coopération au développement. Rome espère ainsi résorber le phénomène de l’immigration dont il est victime. Le pays a vu débarquer plus de 4.000 migrants sur ses côtes, rien qu’en janvier 2017.