Nigeria : Une ex-ministre du pétrole sommée de rembourser 140 millions d’euros au gouvernement

L’ancienne ministre du pétrole Diezani Alison-Madueke, accusée de détournements de fonds publics, devra rembourser au gouvernement fédéral 153,3 millions de dollars (140 millions d’euros).

La Haute cour fédérale de Lagos, qui a été saisie par la Commission contre les délits économiques et financiers (EFCC), a pris cette décision à l’encontre d’Alison-Madueke ce jeudi 16 février.

Alison-Madueke était accusée d’avoir détourné 115 millions de dollars (100 millions d’euros) provenant des revenus pétroliers. A sa demande, ces fonds auraient été placés dans trois banques et destinés à la Commission électorale du Nigeria (INEC) pour la pousser à manipuler les résultats de la présidentielle de mars 2015 en faveur du président sortant Goodluck Jonathan.

En mai 2016, L’EFCC a ouvert une enquête contre l’ancienne reine du pétrole pour tentative de fraude électorale. De hauts responsables de l’INEC, des cadres d’une compagnie pétrolière locale et le patron d’une banque commerciale avaient été arrêtés dans le cadre de cette affaire.

L’ex-ministre du pétrole, nommée par l’ancien président Jonathan, a toujours nié, en bloc et de façon catégorique, ces accusations à son encontre, comme elle l’a fait au sujet de plusieurs autres affaires de corruption et de blanchiment d’argent qui visaient sa personne.

Toujours est-il qu’elle n’a pas pu échapper à la chasse aux sorcières lancée par le président Muhammadu Buhari depuis son arrivée au pouvoir en mai 2015. Buhari a fait de la lutte contre le fléau de la corruption une des priorités de son mandat. Il a promis ramener dans les caisses de l’Etat, l’agent dérobé par la classe dirigeante depuis des décennies.

Le président en exercice au Nigéria a battu Jonathan lors de la présidentielle de 2015.