Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré a reçu en audience le lundi 25 août, une délégation des Nations Unies conduite par Yacoub Ali El-Hillo, soit une semaine après l’expulsion de la Coordonnatrice résidente de l’ONU au Burkina, Carol Flore-Smereczniak, sur fond d’un rapport critique.
Selon un communiqué du ministère, cette rencontre, « tenue dans un climat d’ouverture et de franchise », a permis d’aborder les perspectives de coopération entre le Burkina Faso et l’ONU, ainsi que la récente décision du Gouvernement de déclarer Flore-Smereczniak persona non grata dans le pays.
L’ONU a réaffirmé, à cette occasion, son engagement à poursuivre son appui au Burkina, et sa volonté de renforcer un partenariat basé sur la transparence, le dialogue et la confiance mutuelle.
El-Hillo a présenté un Coordonnateur résident intérimaire, Maurice Azonnankpo, qui est l’actuel Représentant résident du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), et dont l’expérience et la connaissance du contexte burkinabè constituent, selon l’ONU, « des atouts indéniables pour assurer une continuité sans interruption de la coopération».
Traoré a rappelé que la décision du Gouvernement de déclarer Flore-Smereczniak persona non grata « a été prise en toute responsabilité et après mûre réflexion » et « répond à une série de manquements constatés, dont la publication d’un rapport sur la situation des enfants dans le contexte de la crise sécuritaire, élaboré sans concertation préalable avec les autorités nationales».
Il a « déploré la méthodologie unilatérale adoptée dans la production de ce document, soulignant qu’un partenariat crédible et respectueux exige l’implication des acteurs locaux, en particulier les institutions nationales, dans l’élaboration de tout rapport touchant au pays».
Par ailleurs, le Chef de la diplomatie burkinabè a dénoncé « l’usage de certaines terminologies qui ne reflètent pas fidèlement la réalité du terrain » au Burkina, comme le recours au terme « groupes armés non étatiques » en lieu et place du mot « terroristes ».
Au-delà de cet incident, le Burkina a assuré qu’il « demeure profondément attaché au multilatéralisme et reste disponible à travailler de concert avec les Nations Unies dans un esprit de confiance et de transparence».
Les deux parties ont réaffirmé leur volonté commune de bâtir un partenariat renforcé, fondé sur le respect mutuel, la confiance et l’efficacité au service du peuple burkinabè.