Zuma dénonce le caractère «raciste» des manifestations

Le président sud-africain Jacob Zum a dénoncé lundi, le caractère «raciste» des manifestations organisées dans son pays, alors que des marches de protestation de grande ampleur ont lieu dans les principales villes sud-africaines appelant à la démission du chef de l’Etat de plus en plus contesté.

Revenant sur les marches de la semaine dernière, Jacob Zuma a déclaré qu’«il y a une résurgence du racisme dans notre pays. Les manifestations qui ont eu lieu la semaine dernière sont la preuve que le racisme est réel et qu’il existe dans notre pays».

En effet, «de nombreuses pancartes représentaient des opinions que l’on croyait disparues depuis 1994 (à la fin de l’apartheid), certains dépeignant même les Noirs comme des babouins», a poursuivi Zuma qui s’exprimait à l’occasion d’un hommage rendu à un héros de la lutte anti-apartheid, Chris Hani, assassiné il y a 24 ans par un militant blanc d’extrême droite.

La descente de plusieurs milliers de Sud-Africains dans les rues, réclamant le départ de Zuma, a été provoquée par la décision du président de limoger le ministre des Finances, Pravin Gordhan, en passant par un remaniement ministériel qui a éjecté du gouvernement une dizaine de ministres fin mars dernier.

Les citoyens qui ont déjà demandé, par le passé, la démission du chef de l’Etat impliqués dans plusieurs scandales de corruption, ont encore exprimé leur ras-le-bol contre un président qui, selon eux, ne mérite plus sa place.

Suite au changement partiel de l’équipe gouvernementale, la note de la dette du pays a été rétrogradée en catégorie spéculative par deux agences de notation, Fitch et Standard & Poor’s. La devise nationale, le rand, a, depuis, perdu 8% de sa valeur face au dollar.

L’opposition a plaidé pour un vote de défiance contre Zuma devant le Parlement. Ce vote aura lieu le 18 avril prochain. Mais le poste du président n’est pour autant pas menacé, d’après certains observateurs, compte tenu du fait que le Parlement est dominé par des membres issus de son parti, le Congrès national africain. Les opposants ont obtenu que le vote se fasse à bulletin secret pour que les membres de l’ANC qui désapprouvent le chef de l’Etat soient libres de s’exprimer.

D’autres manifestations sont prévues ce mercredi par les principaux partis d’opposition devant le siège du gouvernement à Pretoria.