La chasse à l’homme noir en Algérie prend une nouvelle allure

La chasse à l’homme noir en Algérie, bat son plein contre ces migrants subsahariens qui se sont aventurés à faire de ce pays un tremplin pour se rendre en Europe, l’Eldorado tant rêvé malgré les hauts risques que comporte ce long périple.

Alors qu’une campagne virulente est menée à l’endroit des migrants subsahariens, plusieurs voix s’élèvent pour que l’État algérien légifère afin de reconnaître leurs droits, relate ce dimanche 25 juin le journal «Le Point Afrique» sur son site web .

«Il faut les exterminer comme des rats, car ils vivent comme des rats», «Rentrez chez vous», «C’est une occupation intérieure», «Chassons-les pour préserver nos enfants et nos sœurs», «Les Algériens prioritaires, dehors les Africains», «Ils violent et répandent le sida dans nos villes» autant de messages haineux et de slogans racistes lancés par des Algériens sur les réseaux sociaux.

Selon le journal, tout a démarré il y a une semaine avec un hashtag en arabe : «Non aux Africains en Algérie» relayé sur Twitter et illustré de photos de migrants subsahariens vivant dans des sortes de campements, dans la banlieue est d’Alger.

Selon Le Point Afrique, certains médias locaux n’hésitent pas à surfer sur cette vague de haine, précisant qu’un hebdomadaire est allé même jusqu’à appeler au meurtre des migrants, arguant qu’il s’agit d’un «plan sionisto-français pour envahir l’Algérie par six millions de réfugiés subsahariens»!

La campagne anti-migrants dans les médias algériens ( des supports de la presse écrite et des chaînes TV privées) qui prend plusieurs formes, ajoute la publication, ne date pas de ces dernières semaines ou de ces derniers mois, mais elle dure depuis plusieurs décennies. Elle est «liée à un certain exercice journalistique basée sur la propagande politique, pro ou anti-pouvoir», a confié au journal «Le Point Afrique», Redouane Boudjemaâ, enseignant à la faculté de journalisme d’Alger.

Un autre journal africain «africaguinee.com» rapporte dans son édition du 23 juin,  que les ressortissants guinéens vivants en Algérie, subissent la rude épreuve d’être percuté et assassinés par des conducteurs de véhicules à Alger et dans d’autres villes où se trouvent de nombreux migrants, Citant des témoins guinéens établis en Algérie, au moins cinq guinéens ont été ainsi percutés par des véhicules conduits par des Algériens, précise africanews.

Ce n’est pas une première dans ce pays qui maintient ses frontières terrestres avec le Maroc fermées depuis plus de vingt ans. Les dirigeants algériens ont déjà brillé par l’historique décision du président Houari Boumediene d’expulser en 48 heure le 18 décembre 1975, au lendemain de la Marche Verte qui a permis au Maroc de récupérer ses provinces du sud,  des centaines de milliers de Marocains après les avoir dépouillé de tous leurs biens.

Pour masquer la triste réalité des étrangers noirs présents sur leur sol, les autorités algériennes, conclut le journal, font diffuser en boucle des séries de reportages dans lesquels des migrants témoignent de leurs bonnes conditions de vie dans le pays.