La Russie appelée à justifier davantage sa demande d’armer la Centrafrique

La Russie a demandé, mardi, au Conseil de sécurité de l’ONU une exemption à l’embargo sur les armes imposé à la Centrafrique, en vue d’équiper son armée. 

Sans s’y opposer d’office, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont demandé à la Russie davantage d’informations sur son initiative.

«Nous avons demandé davantage d’informations sans nous opposer à cette demande», a précisé une source diplomatique. Washington, Paris et Londres voudraient entre autres, que Moscou fournisse, entre autres, les numéros de série des armes à livrer à la Centrafrique, afin de mieux suivre les équipements d’armement entrant dans le pays.

La motivation déjà donnée par les autorités russes est celle d’équiper deux unités de 1.300 hommes, de l’armée en Centrafrique en cours de formation.

La Russie qui souhaiterait qu’une première livraison intervienne dès le 18 décembre prochain, prévoit fournir, avec munitions, 900 pistolets Makarov, 5.200 fusils d’assaut AKM, 140 armes de précision, 840 fusils mitrailleurs Kalachnikov, 270 lance-roquettes RPGs et 20 armes anti-aériennes. Elle voudrait également entrainer l’armée centrafricaine à l’utilisation de ces armes.

L’embargo sur l’acquisition d’armes en Centrafrique avait été instauré en 2013. Reste à savoir si la Russie réussira à apaiser les inquiétudes qu’elle a suscitées par sa sollicitation en faveur de l’arme centrafricaine, et obtenir le feu vert de l’ONU.

En Centrafrique, la force de paix de l’ONU (Monusco) devrait être remplacée sur le terrain par les Forces armées centrafricaines (FACA). Le mandat de la Monusco venait d’être prolongé pour un an, avec 900 Casques bleus supplémentaires.

Pour rappel, la Centrafrique vit dans les conflits depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par la milice ex-Séléka (coalition pro-musulmane), qui a entrainé une contre-offensive du groupe anti-Balaka (milice pro-chrétienne).

A cause des violences qui perdurent encore, plus de 600.000 personnes ont été déplacées en Centrafrique et environ 500.000 sont réfugiées dans des pays voisins.