Les pays du G5 Sahel veulent plus de coopération avec l’ONU

Les chefs d’Etat du G5 Sahel réunis pour un sommet mardi à Ouagadougou ont réitéré leur «préoccupation» face aux attaques djihadistes et redemandé un effort, notamment financier, des Nations unies, dans leur déclaration finale.

«Les chefs d’État plaident en faveur d’une coopération plus étroite entre le G5 Sahel et les Nations unies» et réitèrent leur demande de placement de «la force conjointe du G5 Sahel sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies».

Le chapitre 7 autorise le recours à la force mais prévoit aussi des mesures si un «État se trouve en présence de difficultés économiques particulières», alors que les cinq pays membres du G5 (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) font partie des plus pauvres au monde.

Mahamadou Issoufou, président du Niger, président sortant du G5 Sahel, a souligné lors d’un point presse qu’il fallait «travailler», pour rechercher «un mécanisme pérenne de financement de cette force», citant lui aussi le Chapitre 7.

Dans leur communiqué, les chefs d’Etat soulignent que la force militaire ne peut être la solution unique face à la menace jihadiste, et «appellent la communauté internationale» à soutenir «les efforts du G5 Sahel» dans «la sécurisation», mais aussi «le développement de son espace».

Les chefs d’Etat se sont également montré inquiets «face à la recrudescence des conflits intercommunautaires dans certains pays». La pauvreté et les changements climatiques qui réduisent l’accès aux ressources naturelles alimentent aussi les tensions intercommunautaires.

Les groupes jihadistes, en grande partie chassés du nord du Mali par l’intervention militaire lancée par la France en 2013, ont depuis regagné du terrain, en particulier dans le centre du pays, et le phénomène s’étend au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.

Cette dégradation de la situation a conduit le G5 Sahel à réactiver en 2017 son projet de force conjointe. En plus d’un an et demi, cette force a mené une dizaine d’opérations avec l’appui direct de l’opération française Barkhane.