Le secteur automobile en Grande-Bretagne risque une perte journalière de 70 millions de livres en cas de «no deal»

Dans un discours prononcé mardi à Londres, à l’occasion de leur conférence annuelle, le directeur général de l’Association (britannique) des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT), Mike Hawes a pressé le prochain Premier ministre britannique d’éviter à tout prix un Brexit sans accord, qui ferait perdre au secteur jusqu’à 70 millions de livres par jour.

Pour la SMMT, il est indéniable que le succès de l’industrie automobile s’est construit sur le libre-échange. Les professionnels du secteur estiment que le rétablissement des contrôles douaniers aux frontières du Royaume-uni, conséquence inévitable de son départ de l’Union européenne sans accord, entraînerait des retards lors de la livraison de pièces automobiles. Or, chaque minute de retard pourrait occasionner jusqu’à 50.000 livres de pertes, soit l’équivalent de 70 millions de livres par jour.

Les répercussions devraient se ressentir au niveau de l’ensemble de l’économie britannique. L’industrie automobile représente 14% des exportations de biens venant du Royaume-Uni et rapportent 18,6 milliards de livres à l’économie britannique. Au total, 52,6% des voitures fabriquées en Grande-Bretagne sont exportées vers l’Union européenne.

La SMMT a des raisons de s’inquiéter. Le candidat favori pour succéder à Theresa May, qui sera connu le 23 juillet prochain, est Boris Johnson et celui-ci n’a pas écarté un «no deal» à fin octobre, alors que le secteur britannique est déjà fragilisé par plusieurs annonces de fermetures d’usines, dont le japonais Honda à Swindon et l’américain Ford à Bridgend, qui ont eu un effet retentissant dans le pays, sur fond de ralentissement économique mondial et de désaffection du diesel.