HRW dénonce la détention arbitraire de trois dissidents par le Polisario à Dhaibiya

Après un mois de silence, l’organisation internationale de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a finalement réagi dans un communiqué publié ce mardi sur son site web, à la détention arbitraire de trois opposants du Polisario dans une prison des camps de Tindouf.

Les trois dissidents, Moulay Abba Bouzid et Fadel Mohamed Breica, et le journaliste Mahmoud Zeidan, ont été arrêtés entre le 17 et le 19 juin dernier et enfermés dans la prison de Dhaibiya près du camp de Rabouni.

Dans son communiqué, Lama Fakih, la directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch a également pointe du doigt l’Algérie et le Polisario pour la poursuite de la violation des droits de l’homme et les arrestations arbitraires dans les camps de Tindouf.

«L’Algérie ne peut pas sous-traiter la protection des droits humains sur son territoire, et fermer les yeux si le Polisario les viole», a mis en garde Lama Fakih, estimant qu’«en l’absence de preuves d’activités criminelles, les trois hommes devraient être remis en liberté».

Compte tenu des chefs d’accusation retenus contre eux, les trois activistes sahraouis risquent des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité.

Dans un courrier électronique reçu le 15 juillet par HRW, rappelle Lama Fakih, le représentant du Polisario auprès des Nations Unies à New-York a indiqué que «les accusés sont toujours en détention préventive et font l’objet d’une enquête judiciaire [pour des accusations comprenant] trahison envers la nation, actes d’agression contre l’État sahraoui, sédition, vandalisme, diffamation et calomnie».

A signaler par ailleurs, qu’un autre dissident sahraoui, El Khalil Ahmed qui était conseiller de l’ancien chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, chargé des droits de l’Homme, avait disparu des écrans en 2009, laissant sans nouvelles, jusqu’à cette date, son épouse et ses quatre enfants.

Selon des sources informées, El Khalil aurait été enlevé en 2009 lors de son déplacement à Alger, par les services de renseignements militaires algériens en connivence avec les cadres du Polisario.