RDC : Mukwege annonce le lancement d’un Fonds mondial en faveur des victimes de violences sexuelles

Le gynécologue et prix Nobel de la paix congolais Denis Mukwege a annoncé le lancement le 31 octobre d’un «Fonds mondial» de réparation pour les victimes des violences sexuelles dans les conflits.

«Nous continuerons à nous battre pour le projet de Fonds mondial de réparation sur lequel nous travaillons depuis 2010. Il sera officiellement lancé le 31 octobre 2019 », a écrit le docteur Mukwege, dans un communiqué publié à Bukavu (Sud-Kivu), en République démocratique du Congo.

Le Dr Mukwege a fait part de l’élargissement vers d’autres pays du modèle de prise en charge des victimes des violences sexuelles utilisé par sa Fondation de Panzi.

«Conscients que la violence sexuelle dans les conflits n’est pas seulement un problème en RDC, nous voulons élargir notre vision de la guérison holistique à l’extérieur du pays», note le Dr Mukwege.

Mukwege s’est exprimé à l’occasion du vingtième anniversaire de la création de l’hôpital de Panzi, à Bukavu, dans l’est de la RDC, dont il est le directeur. Il affirme que depuis lors, plus de 50 000 victimes de violences sexuelles ont été soignées par son hôpital.

En 2018, il a été co-lauréat du prix Nobel de la paix – avec l’activiste irakienne Nadia Murad – pour son engagement en faveur des victimes de violences sexuelles en RDC. Denis Mukwege a reçu de nombreux prix internationaux, dont le Prix des droits de l’homme des Nations unies, en 2008.

Les Nations Uniesont promis récemment leur soutien à l’exécution d’un mandat d’arrêt émis par la justice militaire congolaise à l’encontre du chef de guerre Guidon Shimiray Mwisa pour «participation à un mouvement insurrectionnel», “crime de guerre par recrutement d’enfants», et «crime contre l’humanité par viol”.

«Depuis le début de l’année, près de 300 allégations de violences sexuelles liées au conflit ont été rapportés dans le territoire de Masisi (un des territoires du Nord-Kivu). Le bureau conjoint des droits de l’Homme a vérifié 111 cas entre janvier et avril dernier, dont la moitié sont imputables au NDC-R », a déclaré la porte-parole de la Monusco Florence Marchal.